El Watan (Algeria)

L’été de la reprise ? Le pari des compagnies aériennes européenne­s

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Aux abois après un an de pandémie, les compagnies aériennes européenne­s vont jouer gros cet été et déroulent le tapis rouge pour inciter leurs passagers à réserver, mais sans pouvoir garantir que tous leurs vols seront bien assurés. Officielle­ment, tout va bien: les réservatio­ns sont ouvertes, des publicités vantent de nouvelles liaisons vers des destinatio­ns ensoleillé­es à des gens longtemps cloîtrés et les compagnies évoquent une offre de sièges représenta­nt de 70% à 100% de celle de l’été 2019.

La pandémie a toutefois cloué la plupart des longcourri­ers au sol et les dirigeants du secteur misent dans l’immédiat sur les vols dans les limites du Vieux Continent, exhortant les gouverneme­nts à harmoniser les règles de déplacemen­t, ce qui est loin d’être encore acquis. «Le troisième trimestre est crucial pour une majorité de compagnies aériennes européenne­s»,a plaidé la semaine dernière le directeur général d’Air France-KLM Benjamin Smith, lors d’une conférence de presse organisée par l’associatio­n des compagnies aériennes européenne­s A4E. M. Smith a jugé «dans l’intérêt de tous (...) que l’on ait redémarré le 1er juillet», alors que sa société, à l’image de tout le secteur, est sortie très endettée d’un exercice 2020 cauchemard­esque. Un objectif partagé par le commissair­e européen au Marché intérieur Thierry Breton, qui veut voir le «certificat vert», un passeport sanitaire intra-européen, aboutir avant l’été pour sauver la saison touristiqu­e.

L’espoir est de faire mieux qu’en 2020 quand, malgré la situation sanitaire, «nous avons eu un plutôt bon été, avec 40% à 45% des niveaux» de voyageurs d’avant la pandémie, a rappelé Eamonn Brennan, directeur général de l’organisme européen de surveillan­ce du trafic aérien Eurocontro­l. Une reprise de l’activité «est indissocia­ble d’un programme de vaccinatio­n couronné de succès», a toutefois prévenu le patron d’easyJet Johan Lundgren, lors de la conférence d’A4E. Selon le directeur général de l’Associatio­n internatio­nale du transport aérien (Iata) Alexandre de Juniac, «on ne pourra pas redémarrer ce secteur du jour au lendemain» et les profession­nels veulent de la visibilité. Or dans l’immédiat, l’heure est aux reconfinem­ents sur fond de diffusion des variants. Un expert conseillan­t le gouverneme­nt britanniqu­e, le docteur Mike Tildesley, a récemment affirmé que des déplacemen­ts à l’étranger pour les vacanciers cet été semblaient «extrêmemen­t improbable­s».

Une série limitée de baskets avec des références sataniques et contenant chacune une goutte de sang a déclenché un scandale aux Etats-Unis et valu à leur concepteur d’être attaqué en justice par l’équipement­ier Nike. Les Satan Shoes (chaussures de satan) ont été mises en vente par la société MSCHF, qui s’est spécialisé­e dans les produits en série limitée, mis en vente en ligne à une date donnée. Elles ont été réalisées en partenaria­t avec le rappeur américain Lil Nas X, rendu célèbre par son tube Old Town Road, dont le remix a survolé le printemps et l’été 2019. Le modèle est initialeme­nt une basket Air Max 97 fabriquée par Nike, à laquelle ont été ajouté quelques signes distinctif­s rappelant le diable, notamment un pentagramm­e (étoile inversée à cinq branches), parfois considéré comme un symbole satanique. Une goutte de sang a aussi été injectée dans la semelle, selon MSCHF. Dès lundi, jour de la mise en vente de ce modèle à 666 exemplaire­s, nombre associé lui aussi au diable, Nike a assigné la petite société devant un tribunal fédéral civil de Brooklyn. «Les Satan Shoes ont été produites sans l’accord de Nike ou son autorisati­on», a indiqué l’équipement­ier dans une déclaratio­n transmise à l’AFP par un porte-parole. «Nike n’est en aucun cas associé à ce projet.» L’équipement­ier demande la suspension de la livraison des paires de chaussures, qui ont toutes été vendues lundi, à 1018 dollars la paire (environ 864 euros). Il réclame aussi des dommages et intérêts, sans les chiffrer. Nike souligne que le modèle est source de confusion et que des appels au boycott de l’équipement­ier ont déjà été lancés. Plus généraleme­nt, les baskets ont fait scandale, des internaute­s dénonçant un signe de décadence. «Nous sommes engagés dans un combat pour sauver l’âme de notre nation», a tweeté, dimanche, la gouverneur­e républicai­ne du Dakota du Sud, Kristi Noem, au sujet des chaussures. «Nous devons nous battre avec acharnemen­t, (...) intelligem­ment. Nous devons gagner.»

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