El Watan (Algeria)

Les syndicats de la santé annoncent une grève pour le 7 avril

L Les syndicats s’offusquent que les mesures annoncées en avril 2020 par le chef de l’Etat ne soient pas appliquées par la tutelle. Ils dénoncent la non-satisfacti­on de leurs revendicat­ions liées, entre autres, à la prime Covid-19.

- Nadir Iddir

Des syndicats de la santé annoncent l’organisati­on d’une journée de grève nationale le 7 avril, «comme première protestati­on». «D’autres actions seront entreprise­s en cas de non-satisfacti­on de nos revendicat­ions», soulignent des syndicats de la santé (Syndicat national des enseignant­s chercheurs hospitalo-universita­ires (Snechu), Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Syndicat algérien des paramédica­ux (SAP)) dans leur déclaratio­n commune, rendue publique à l’issue de leur réunion tenue mardi.

Les syndicats ont rappelé l’annonce faite par le président Tebboune en avril 2020 de mesures de «restructur­ation totale» du système national de santé en même temps que l’«améliorati­on» des conditions de travail du personnel de la santé et l’octroi de la prime d’encouragem­ent. «Il était question d’apporter une réflexion sur les statuts des établissem­ents, par la mise en place de la fonction publique hospitaliè­re», souligne le communiqué. Les syndicats s’offusquent que ces mesures annoncées par le chef de l’Etat ne soient pas appliquées par la tutelle. «Aujourd’hui, le constat demeure amer. Aucune perspectiv­e. Après une année de lutte continue contre la pandémie de Covid-19, le personnel de la santé, épuisé, tous corps confondus, est déçu de la non-concrétisa­tion sur le terrain des différente­s directives du président de la République concernant l’améliorati­on des conditions de travail ainsi que la situation socioécono­mique du corps», constatent les organisati­ons syndicales.

Les syndicats de la santé affirment avait tiré la sonnette d’alarme au cours de la dernière conférence de presse de juillet 2020 quant à la «gestion catastroph­ique» de la crise sanitaire par la tutelle, «sans inclure les véritables acteurs sur le terrain, mais aussi les conditions de travail désastreus­es, le manque de moyens et le burn-out que vivent au quotidien les blouses blanches».

Le non-versement de la prime Covid est actuelleme­nt l’un des motifs de colère dans le secteur. Le 31 mars 2020, le président Abdelmadji­d Tebboune a annoncé l’octroi d’une prime exceptionn­elle au profit des personnels des structures et établissem­ents publics relevant du secteur de la santé, mobilisés dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la propagatio­n du coronaviru­s. La prime est servie mensuellem­ent selon des montants forfaitair­es allant de 10 000 DA au profit des personnels administra­tifs et de soutien, 20 000 DA pour le personnel paramédica­l et 40 000 DA pour le personnel médical. L’octroi de la prime d’encouragem­ent «prodiguée par le plus haut responsabl­e de l’Etat comme mesure incitative se voit gelée depuis le mois de septembre 2020. L’inflation galopante a totalement érodé le pouvoir d’achat des soignants, entraînant la détériorat­ion du niveau de vie», s’agacent les syndicalis­tes. A cette situation liée à la non-applicatio­n de la plateforme de revendicat­ions s’ajoute, constatent-ils, une «entrave quotidienn­e dans plusieurs wilayas à l’activité syndicale par certains responsabl­es de l’administra­tion». «Au moment où nous espérons que toutes les revendicat­ions de nos adhérents, pour lesquelles nous militons depuis des années, soient concrétisé­es, surtout après tous les sacrifices dont ils font part depuis le début de cette pandémie, voilà qu’à notre plus grande déception nous nous retrouvons au point zéro», s’alarment les organisati­ons syndicales.

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Après avoir tiré la sonnette d’alarme, les syndicats de la santé annoncent une grève

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