Des propositions de relogement jugées contraignantes
Le problème des immeubles menaçant ruine à Messaoud Boudjeriou visités récemment par le wali de Constantine, suite à une requête de leurs habitants, ne semble pas connaitre son épilogue.
Lors d’une réunion tenue lundi dernier entre le premier responsable de l’exécutif et les représentants des habitants, deux solutions ont été proposées aux familles concernées auxquelles les autorités ont demandé de choisir entre un relogement provisoire à Ali Mendjeli et Massinissa, dans l’attente de la réhabilitation desdits immeubles ou de bénéficier de décisions d’attribution de logements ruraux en contrepartie d’un désistement sur les logements occupés.
Deux propositions jugées contraignantes pour les concernés. «Pour la première, on sera vraiment devant un véritable dilemme, car nous serons obligés de nous déplacer chaque jour depuis Ali Mendjeli et Massinissa jusqu’à Messaoud
Boudjeriou où nous travaillons, ceci sans parler des contraintes pour les enfants scolarisés et d’autres qui vont passer leurs examens, alors que pour la seconde, les habitants ne savent plus quoi dire, car ils n’ont pas où aller s’ils acceptent le désistement alors que les logements ruraux prendront du temps pour être réalisés», a révélé un représentant des familles menacées. Des propositions qui sont loin d’être une solution au problème alors que le danger pèse toujours sur la tête des résidents.
Pour rappel, les habitants du quartier Bounaâra Ahcène dans la commune de Messaoud Boudjeriou, à 30 km de Constantine avaient lancé un cri de détresse en direction des autorités, lors de la récente visite du wali dans cette commune.
Selon les habitants de ce quartier, connu par la cité de 160 logements, leurs immeubles sont menacés d’effondrement et leur état se dégrade chaque jour davantage. «Nous avons constaté beaucoup d’anomalies dès le premier jour de l’attribution des logements en décembre 2014. Les défaillances étaient très visibles. Depuis, la dégradation n’a cessé de s’aggraver. Chaque jour le bâtiment s’incline un peu plus», ont-ils déclaré à El Watan.
L’un des immeubles gravement dégradés abrite une trentaine de familles. Cette inclinaison des bâtiments a provoqué l’endommagement des conduites de l’eau potable et du réseau d’assainissement, soulignent les citoyens dans une lettre adressée au wali Ahmed Abdelhafid Saci et dont El Watan détient une copie. Les plaignants affirment avoir saisi à maintes reprises et depuis 2018, toutes les autorités compétentes, dont l’OPGI, le chef de daïra d’Ibn Ziad et le maire de Messaoud Boudjeriou, mais sans suite, selon eux.
Le wali de Constantine qui s’est déplacé à son tour à ce quartier il y a quelques jours n’a pas caché son étonnement voire son inquiétude, surtout que certains appartements étaient endommagés à environ 90%. «Je vous propose une solution logique, acceptable et réglementaire. D’abord nous allons procéder à une solution temporaire, telle la délocalisation vers d’autres appartements ou autres. Puis, il y aura des études techniques du CTC et un bureau d’études engagé pour la réalisation d’un mur de soutènement du quartier et des travaux de confortement des immeubles», a-t-il promis, en annonçant que 50 milliards de centimes seront réservés pour ces travaux.
Mais les questions qui se posent sont les suivantes : «Qui a signé le certificat de conformité pour la réception de ces immeubles ? Y avait-il un contrôle technique lors de la réalisation des travaux ? Faut-il diligenter une enquête pour déterminer les responsabilités ?»