Le département d’Etat américain fustige la répression de l’occupant marocain
Dans son rapport sur la situation des droits de l’homme dans le monde en 2020, rendu public mardi, le département d’Etat américain a dressé un constat sévère sur la répression menée par les autorités d’occupation marocaines dans les territoires sahraouis.
Selon ce document, dont des propos sont relayés par l’APS, les enfants sahraouis sont engagés dans les «pires formes de travail, y compris dans l’agriculture et le travail domestique forcé». Les lois relatives à l’âge minimum d’admission au travail (en vigueur en Maroc et imposées au Sahara occidental occupé) «ne respectent pas les normes internationales et les programmes gouvernementaux qui ciblent le travail des enfants n’ont pas pleinement résolu le problème».
Concernant la liberté d’expression, le département d’Etat a rappelé que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) «demeure préoccupé par les informations faisant état d’une surveillance excessive des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes au Sahara occidental». Le rapport a noté que les deux organisations non gouvernementales Amnesty International et Human Right Watch (HRW) ont enregistré des dizaines de cas de restriction de la liberté d’expression. Amnesty a fait état de restrictions arbitraires persistantes sur le droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques, en particulier des personnes soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Au sujet des conditions carcérales des détenus, le rapport, qui s’appuie sur les témoignages de certains militants des droits de l’homme, affirme que «l’administration pénitentiaire réservait un traitement plus sévère notamment aux personnes soutenant l’indépendance du Sahara occidental». Citant des familles de détenus sahraouis, le département d’Etat a précisé que ces prisonniers sont confrontés à «des conditions de détention inhabituellement dures». Il est constaté également que «la prison locale de Dakhla (occupée) restait surpeuplée et insuffisamment équipée pour offrir des conditions de vie appropriées aux détenus». Selon des médias et des militants des droits de l’homme, les résultats des procès en lien, notamment, avec l’autodétermination du Sahara occidental «paraissaient parfois prédéterminés». Tel a été le cas relatif au simulacre de procès des 23 Sahraouis arrêtés lors du démantèlement brutal du camp de Gdeim Izik en 2010. A ce propos, le texte a rappelé que HRW a exprimé, le 9 novembre dernier, ses inquiétudes quant au fait qu’un verdict antérieur (de l’année 2013) ait été rendu sur la base d’informations obtenues sous la torture. Aussi, ajoute le même rapport, les autorités marocaines ont employé des informateurs et surveillé sans procédure légale les mouvements personnels et les communications privées, y compris les courriels, messagerie texte ou autres communications numériques. Ces agents s’introduisent dans les domiciles sans autorisation judiciaire.