Mohamed Kerouani futur lycée d’excellence ?
Après plus de treize ans de travaux de réhabilitation, le prestigieux lycée Mohamed Kerouani (exEugene Albertini) de Sétif, fait peau neuve. Créé en 1873, le collège communal passe collège colonial en 1929 puis collège moderne et classique en 1941.
Il ne devient lycée qu’en 1950. Implanté au coeur de la cité, ce joyau architectural est l’autre mémoire de l’épicentre de mai 1945. Le séculaire et non historique établissement a vu passer de nombreuses générations d’érudits, d’intellectuels et de grands hommes politiques tels que Mohamed Seddik Benyahia, Belaïd Abdeslam, Benmahmoud Abdelkrim, Abbas Nassim, Mostefaï Seghir, Oussefik Mourad, Abdelmadjid Attar, Semchedine Chitour, Benzine Abdelhamid, Kateb Yacine, Abdou Benziane, Abdelhafid Keramane, Aberkane Abdelhamid, Yahia Guidoum, Mohamed Nadir Keramane, Bachir Boumaza, Mme Souad Moussaoui, Koussim Messaoud... Initiée par la dynamique association des anciens élèves de Kerouani, l’idée de faire de ce vivier du savoir un espace de cerveaux n’est pas fortuite. «Lors du conseil des ministres du 1er février 2021, le ministre de l’Education nationale a constaté ‘‘le recul’’ des filières mathématiques et de l’enseignement technologique dont le taux d’accès s’établit aujourd’hui à 3,46%. Notre lycée, après sa rénovation, dispose de moyens nécessaires pour prétendre à devenir le lieu de prédilection des grands mathématiciens et informaticiens de demain. Doté de toutes les commodités et infrastructures pédagogiques, notre lycée est donc l’outil idéal au service de cet objectif», révèle à El Watan le président de l’association Toufik Gasmi. Pour la concrétisation de l’important projet, le ministre de l’Education nationale a été saisi. Disposant d’une infrastructure (salles de cours adaptées, un auditorium, une salle de conférence, une bibliothèque, un internat, un terrain et une salle des ports) digne des grandes écoles d’outre-mer, Mohamed Kerouani pourrait devenir une référence en matière d’enseignement des mathématiques et de l’informatique. L’environnement pédagogique (université Ferhat Abbas) de la ville et industriel d’un bassin de plus de sept millions d’habitants est un atout supplémentaire non négligeable. Constituée de hauts cadres de l’Etat dont bon nombre sont encore en exercice, l’association essaye, à travers cette belle initiative, d’apporter sa pierre à l’édifice de l’Algérie de demain. Une Algérie qui devrait compter sur les idées et le génie de ses enfants, formés et bien outillés : «Il nous semble qu’un des prolongements naturels de cette filière d’excellence en mathématique est de créer au sein de cet établissement une classe préparatoire en mathématique spéciales et supérieures. Ce cursus débouchera, après les concours idoines vers une école de mathématiques ou les grandes écoles d’ingénieurs», précise Toufik Gasmi attendant non seulement la réponse du ministre de l’Education nationale mais l’implication des ministres de l’Enseignement supérieur et de la transition énergétique …
Kamel Beniaiche