La Banque d’Algérie reconduit les mesures d’allégement
Face à la persistance de la crise économique qui touche encore une grande partie des opérateurs économiques suite à la crise sanitaire, la Banque d’Algérie a annoncé, jeudi dans un communiqué, la reconduction, pour la troisième fois, des mesures d’allégement de certaines dispositions prudentielles applicables aux banques et aux établissements financiers jusqu’au 30 juin prochain.
La Banque d’Algérie a reconduit pour la troisième fois, et ce, jusqu’au 30 juin 2021, les mesures d’allégement de certaines dispositions prudentielles applicables aux banques et aux établissements financiers contenues dans l’instruction n° 05-2020 du 6 avril 2020», est-il indiqué dans le communiqué. Les mesures d’allégement applicables aux banques portent sur «la réduction du seuil minimum du coefficient de liquidité, et de dispenser les banques et les établissements financiers de l’obligation de constitution du coussin de sécurité», a précisé le communiqué de la Banque d’Algérie.
Quant aux mesures d’allégement applicables à la clientèle des banques, la BA a reconduit le «report du paiement des tranches de crédits arrivant à échéance ou procéder au rééchelonnement des créances de la clientèle impactée par la conjoncture induite par la pandémie de Covid-19, ainsi que la poursuite des financements en faveur des clients qui bénéficient déjà des mesures de report ou de rééchelonnement des créances», ajoute encore la même source. «Ces mesures qui ont été contenues dans l’instructions n° 05-2020 du 6 avril 2020 sont maintenues dans le cadre de la poursuite du soutien en faveur des entreprises à l’effet de réduire les répercussions de la pandémie sur leur activité», a souligné la Banque centrale.
Pour rappel, le 7 mars dernier, et face aux doléances de plusieurs opérateurs économiques qui ont été confrontés au non-respect de ces instructions de la part de leurs banques, la BA a rappelé à l’ordre certains établissements financiers et banques récalcitrantes qui ont continué à appliquer aux entreprises en situation de difficulté passagère des mesures de recouvrement coercitives telles que l’application de pénalités de retard sur le paiement des échéances de crédit, permettant ainsi à certaines banques d’augmenter leurs revenus en contradiction avec l’éthique et l’émission de saisie-arrêt par certaines banques à l’encontre de leur clientèle en difficulté de remboursement de crédit.
CONTENIR L’EFFET DE LA PANDÉMIE
De ce fait, la Banque centrale a rappelé que face à cet «état de fait préjudiciable au maintien de la relation des banques avec l’entreprise, tout l’intérêt qu’elle attache quant à la transposition sur le terrain des mesures d’appui qu’elle a initiées, à l’effet de contenir l’impact de la crise de la Covid-19 sur l’économie nationale», mentionnant qu’elle «prendra, à sa discrétion, les mesures appropriées contre tout manquement qu’elle aura à constater». Cependant, les opérateurs économiques sont dans l’attente de la stabilité et une relance économique qui leur permettra de retrouver une nouvelle cadence d’activité et renouer avec la rentabilité de leurs projets. En attendant, ils restent exposés aux différents risques qu’engendre le recul de leur rythme de production. Si les ministres des différents secteurs économiques tablent sur une croissance positive cette année, il demeure que sur le terrain, beaucoup reste à faire en termes de réformes pour redonner confiance et encouragement aux investisseurs.