L’OPEP+ DÉCIDE D’ASSOUPLIR SES RÉDUCTIONS DE PRODUCTION
L’OPEP+ a convenu d’assouplir progressivement ses réductions de production pétrolière à partir du mois mai à l’issue de la 15e réunion ministérielle des pays de l’OPEP+, qui s’est déroulée jeudi par visioconférence.
Dans le cadre de l’accord, les réductions mises en oeuvre par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, seraient d’un peu plus de
6,5 millions de barils par jour
(bpj) à partir de mai, contre un peu moins de 7 millions de bpj en avril. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés ajouteront ainsi plus de 2 millions de barils par jour aux approvisionnements mondiaux en pétrole de mai à juillet. Cela restaurera environ un quart du brut qu’ils retiennent toujours après avoir procédé à des coupes profondes il y a un an en réponse à la pandémie.
L’OPEP+, qui a mis en oeuvre des réductions importantes depuis l’effondrement des prix du pétrole induit par une pandémie en 2020, a accepté d’alléger les freins de production de 350 000 barils par jour (bpj) en mai, 350 000 bpj supplémentaires en juin et 400 000 bpj environ en juillet. Le quota de l’Algérie augmentera de
11 000 barils/jour en mai et juin et 14 000 barils/jour en juillet selon le ministre de l’énergie, Mohamed Arkab. «Ce que nous avons fait aujourd’hui est, je pense, une mesure très
conservatrice», a déclaré le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz Ben Salman, lors d’une conférence de presse après la réunion de l’OPEP+, ajoutant que les niveaux de production pourraient encore être ajustés lors de la prochaine réunion du 28 avril. Il a précisé que la décision de jeudi n’avait pas été influencée par des discussions avec des responsables américains ou d’autres pays consommateurs.
Le vice-Premier ministre russe Alexander Novak a déclaré dans ses remarques liminaires lors de la réunion que l’objectif de la coalition n’était pas de surchauffer le marché en retenant trop de production, mais aussi d’empêcher une offre excédentaire.
Il a estimé que la demande mondiale de pétrole rebondirait de 5 à 5,5 millions de b/j en 2021, ce qui est inférieur aux 5,6 millions de b/j estimés par le secrétariat de l’OPEP. Le marché pétrolier accuse actuellement un déficit de 2 millions de b/j, a-t-il déclaré, ce qui a entraîné une chute des stocks de pétrole de l’OCDE à 50 à 60 millions de barils au-dessus de la moyenne quinquennale cible, a-t-il déclaré. Le brut Brent s’échangeait, suite à la réunion de l’OPEP+à près de 65 dollars le baril, soit plus de 20% en début d’année. Il avait atteint un sommet à environ 71 dollars il y a quelques semaines avant d’amorcer une nouvelle baisse.