Une histoire des partis clandestins

L Fort de son expérience partisane personnelle et de sa maîtrise des outils conceptuels, Abdel-Halim Aïssaoui nous livre ici un précieux document qui a longtemps manqué, aussi bien à la recherche académique qu’au débat politique.

Il s’agit d’un OVNI dans le répertoire de l’édition 2021 ou disons de toute la décennie. Edité à compte d’auteur, à l’heure où l’édition est en berne, Les oppositions algériennes (1962-1988) est une anthologie inédite dans les annales politiques de l’Algérie. Un document qui a des chances de secouer les chaumières politiques aux profondeurs historiques et qui, en tout cas, vient combler un vide et servir de référence contre l’oubli, contre l’histoire amputée et biaisée. L’auteur est un universitaire à la retraite. Il a été acteur dans les mouvements sociaux et politiques à Constantine du début des années 1970 jusqu’à la fin des années 1990. Fort de son expérience partisane personnelle et de sa maîtrise des outils conceptuels, Abdel-Halim Aïssaoui nous livre ici un précieux document qui a longtemps manqué aussi bien à la recherche académique qu’au débat politique. En exhumant les littératures des organisations politiques forcées à la clandestinité du temps du parti unique, Aïssaoui tente une construction d’un récit des dialectiques internes ayant forgé les identités de ces organisations. Une quête initiatique en vue d’identifier les origines et les spécificités de ces organisations et fournir le moyen d’une réappropriation mémorielle qu’il dit salvatrice. Un premier jalon avec lequel il espère intimement contribuer à une prise de conscience chez les anciens militants et dirigeants, en possession de fonds d’archives, bien collectif qu’il convient, souligne-t-il, de sortir de l’oubli et mettre à l’abri d’une déperdition définitive qui entraînerait avec elle la perte, incommensurable et à jamais, de pans entiers de la transmission mémorielle.