Des syndicats dénoncent le fonctionnement «obsolète»
Le dossier des oeuvres sociales de l’éducation nationale ne cesse de susciter de la tension dans un secteur déjà secoué par la colère des travailleurs. Les oeuvres sociales sont un dossier que le secteur de l’éducation traîne depuis l’ère de l’ex-ministre Nouria Benghebrit. Aujourd’hui, son successeur, Mohamed Ouadjaout, aspire à voir la fin de ce feuilleton. Les syndicats ne cachent pas leurs craintes et mécontentement. «Le processus d’élection des commissions de wilaya aboutissant à celle nationale chargée de la gestion de ces fonds a été entamé le 21 mars. Aujourd’hui, toutes les wilayas ont leurs candidats. Le 6 avril, soit ce mardi, le scrutin va réellement commencer. Si tout va bien et que la tutelle ne tarde pas dans les procédures d’organisation, vers la fin avril, les membres de la nouvelle commission nationale seront connus», déclare Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest. Par ailleurs, les autres syndicats ne lâchent pas du lest. Le Satef, le CLA et le SNCCOPEN estiment que ces élections ne sont qu’une «mascarade» qu’il faut arrêter à tout prix. «Le ministère de l’Education a décidé unilatéralement, et contre l’avis de la majorité des partenaires sociaux, d’organiser les élections pour le renouvellement des commissions, alors que le ministre lui-même a reconnu qu’il y a eu une mauvaise gestion de ces deniers publics et même que les services de l’IGF lui ont remis des conclusions d’enquêtes très graves», relève Boualem Amoura, SG du Satef. Et de s’interroger : « Au moment où là justice s’intéresse à cette dilapidation, le ministre reconduit la même mascarade de gestion illégale et antiréglementaire. Le ministère de l’Education est-il hors la loi? Pourquoi toutes les oeuvres sociales dans tous les secteurs de la Fonction publique sont gérées d’une façon décentralisées, comme le stipule le décret présidentiel 303/82, et seul le secteur de l’éducation a une commission nationale qui consomme 20% du budget ?» Le Satef exige l’intervention de la justice devant laquelle il portera cette affaire. Si le Conseil national des lycées d’Algérie (CLA) appelle au boycott de ces élections, le Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l’Education nationale (SNCCOPEN) compte ester la tutelle en justice. Pour sa part, le Snapeste ne cache pas sa déception concernant l’organisation de ces élections. Meziane Meriane, son coordinateur national, exige le changement du fonctionnement des oeuvres sociales et non pas changer les personnes. «Le moment est venu de réfléchir sur le changement des textes de fonctionnement, en donnant la parole aux fonctionnaires de l’éducation. Le vote sera la continuité d’un mode de gestion obsolète qui a démontré ses limites», tranche le syndicaliste.