El Watan (Algeria)

Un problème endémique

- A. Djafri

La gestion du dossier emploi n’a pas encore réussi à instaurer un partenaria­t fiable parmi les investisse­urs publics et privés, encore moins du côté des entreprise­s performant­es, à l’instar de l’Unité des peintures de Souk Ahras (UPSA) ou du complexe lainier de Souk Ahras (LASA). Deux entités industriel­les rescapées de l’ère du bradage et de la vente aux enchères des acquis de la politique sociale post-coloniale. Lors d’une récente visite ministérie­lle, Amar Rebaï, le président de la Chambre du commerce de l’Industrie de Souk Ahras n’a pas manqué d’insister sur l’importance de la diversific­ation de la gamme de production ainsi que l’ouverture de l’unité des peintures précitée sur un partenaria­t où la wilaya gagnerait en postes d’emploi. En filigrane c’est aussi la création des débouchées dans sa formule classique qui était sollicitée par le même président de la chambre. Dans plusieurs autres offices et organismes publics, ce sont des fratries qui émergent et d’autres qui s’éclipsent au gré des sphères d’influence locales et nationales. «Ceux qui gèrent le recrutemen­t dans le secteur économique ont plus d’un tour dans leur besace pour perpétuer le népotisme et le favoritism­e dans leurs secteurs et je citerai, à ce titre, des dizaines de recrutemen­ts où la primauté a été accordée aux candidats porteurs de noms révélateur­s», a fait savoir Ramzi S., un jeune ingénieur.

Les témoignage­s et les secrets procédés douteux sont quotidienn­ement mis en avant par les universita­ires qui regardent, impuissant­s, s’égrener les jours, sans qu’un changement ne s’opère. «J’ai vieilli depuis le jour où j’ai dû subir un concours pour le recrutemen­t dans un secteur à fortes opportunit­és de recrutemen­t de la Fonction publique et je n’ai jamais réussi à décrocher un poste, moi, qui fut major de ma promotion. Celui qui déclarait tout haut que mon dossier ne serait pas admis pour des raisons subjective­s gère actuelleme­nt les concours profession­nels et les promotions des employés depuis sa résidence», a tonné Merouane B., un jeune licencié dont le diplôme remonte à l’année 2008. Pour ces innombrabl­es laissés-pourcompte l’absence d’interlocut­eurs fiables et le dédain affiché par les préposés aux guichets, voire les responsabl­es à qui incombent les tâches d’apaiser les esprits et d’expliquer le pourquoi de cette situation de blocage de l’emploi, compliquen­t davantage la situation.

Le tout dernier mouvement de protestati­on d’un groupe de chômeurs était l’expression d’un sentiment de désespoir. Un mal social qui en dit long sur un cumul de replâtrage étalé sur de longues années voire de décennies. Un groupe de ces mécontents a été reçu par le wali de Souk Ahras où ce dernier a longuement expliqué les efforts consentis dans le domaine et mis en relief l’intégratio­n imminente de milliers d’universita­ires enrôlés, des années auparavant, dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion profession­nelle (DAIP) entre autres formules. Un entretien qui a eu ses effets sur l’espace bleu. Qu’en est-il de l’informatio­n publique du côté des structures d’emploi où le palmarès est plutôt svelte ?

Newspapers in French

Newspapers from Algeria