Téhéran réitère son opposition à la levée par étape des sanctions américaines
L Début février, le guide suprême iranien l’ayatollah Khamenei a déclaré que son pays (Allemagne,
«a rempli toutes ses obligations dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015, pas les Etats-Unis et les trois pays européens
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Saeed Khatibzadeh, a rejeté hier toute levée progressive des sanctions américaines, rapporte l'agence iranienne l'Iran Fars. Il a plaidé ainsi en faveur d'une suppression complète de toutes les sanctions au préalable. «Comme cela a été clairement indiqué à plusieurs reprises, aucun plan étape par étape n’est envisagé», a déclaré S. Khatibzadeh. «La politique définitive de la République islamique d’Iran est la levée de toutes les sanctions américaines.» La déclaration iranienne intervient après que les Etats-Unis et la République islamique aient accepté d'entamer, mardi à Vienne, de premières négociations indirectes, par l'intermédiaire des Européens, pour tenter de sauver l'accord international sur le nucléaire iranien. Accord signé entre l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France ainsi que l'Allemagne) en 2015. Le gouvernement américain «a accepté de participer à des discussions» à Vienne avec les Européens, la Russie et la Chine en faveur d'un «retour mutuel» dans l'accord par Washington et Téhéran, a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price. «Nous ne nous attendons pas à des discussions directes entre les Etats-Unis et l’Iran à ce stade du processus, mais les Etats-Unis restent ouverts à cette possibilité», a-t-il dit. C'est une visioconférence entre les signataires encore membres du texte censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique (Chine, Russie, Allemagne, France,
Royaume-Uni et Iran), organisée vendredi par l'Union européenne (UE) en l'absence des Américains, qui a débloqué le processus de discussions. La réunion de Vienne qui, comme vendredi, se tiendra au niveau technique, permettra de lancer deux groupes de travail pour plancher sur les aspects pratiques de la levée des sanctions américaines et du retour de l'Iran à la mise en oeuvre intégrale de ses engagements nucléaires. En parallèle, des discussions indirectes vont être menées entre les Etats-Unis et l'Iran par l'intermédiaire de la diplomatie de l'UE.
En 2018, Donald Trump s'est retiré unilatéralement de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, signé à Vienne par la République islamique et le groupe 5+1. Cet accord prévoyait, notamment, l'arrêt du programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions. En se retirant de l'accord, les Etats-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à Téhéran pour asphyxier son
économie.
Le nouveau président américain, Joe Biden, veut revenir dans l'accord. Il a conditionné néanmoins cette décision à un retour préalable de l'Iran au respect strict de ses engagements, dont il a commencé à s'affranchir en riposte aux sanctions américaines.
De son côté, Téhéran demande avant tout la levée des sanctions et le respect par Washington de toutes ses obligations. Début février, le guide suprême iranien l'ayatollah Khamenei a déclaré que son pays «a rempli toutes ses obligations dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015, pas les Etats-Unis et les trois pays européens (Allemagne, Grande-Bretagne, France, ndlr)… S’ils veulent que l’Iran revienne à ses engagements, les Etats-Unis doivent d’abord lever toutes les sanctions». Il a soutenu que la partie qui a le droit de fixer des conditions pour revenir aux engagements dudit traité est l'Iran, car il a respecté tous ses engagements, pas les Etats-Unis ou les 3 pays européens qui ont violé les leurs. Et d'ajouter : «Nous vérifierons, et si cela est fait correctement, nous reviendrons à nos engagements (…).»
Amnay Idir