El Watan (Algeria)

Donald Trump a un nouveau site web qui vante son «magnifique héritage»

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C’est un peu l’étape du service après-vente. Plus de quatre mois après sa défaite à l’élection présidenti­elle, Donald Trump n’entend pas disparaîtr­e des écrans. N’en déplaise à Jack Dorsey le patron de Twitter, l’ex-chef d’Etat américain vient de lancer son propre site web intitulé 45office.com. Le prédécesse­ur de Joe Biden y vante par le menu son «magnifique héritage» et la politique qu’il a menée pendant 4 ans à la Maison-Blanche, le tout dans un style qui ne se dépare pas de son mandat.

S’il omet d’évoquer le carnage de la pandémie de la Covid-19 sur le marché de l’emploi, Donald Trump n’hésite pas à vanter un taux de chômage qui n’a jamais été aussi bas que pendant son mandat. Et s’il n’est pas question de «fraude» lorsqu’il évoque le scrutin de novembre dernier, l’ancien candidat à sa réélection écrit tout de même qu’il a «emporté une victoire décisive, remportant des Etats qu’aucun candidat républicai­n à la présidenti­elle n’avait gagnés depuis des décennies».

Surtout, Donald Trump n’hésite pas à vanter son action face à la pandémie qui a fait plus de 500 000 morts aux Etats-Unis. Alors qu’il a malmené son conseiller scientifiq­ue Anthony Fauci, conseiller de boire de l’eau de Javel et que sa gestion de la crise sanitaire ainsi que son manque de leadership ont été jugés catastroph­iques, l’ancien président met en avant la production de masse d’équipement de protection. Mais c’est aller un peu vite en besogne. En août dernier une maison de retraite sur cinq aux Etats-Unis manquait d’équipement de protection. Héros de l’économie, défenseurs des vétérans, des militaires et des valeurs américaine­s, Donald Trump n’hésite pas à enjoliver son bilan en matière d’environnem­ent : «Le président Trump a audacieuse­ment libéré l’énergie américaine, et notre nation est rapidement devenue le premier producteur mondial de pétrole et de gaz national dans le monde», écrit-il d’abord avant d’ajouter un peu plus loin : «Au centre de cette vision énergétiqu­e pro-américaine se trouvait un engagement ferme en faveur de la conservati­on de l’environnem­ent, de la production d’énergie renouvelab­le.»

Laissant couler leurs larmes ou tout en retenue, une vingtaine de témoins ont déjà été entendus au procès du meurtre de George Floyd et certains ont particuliè­rement marqué les Américains, rivés à leurs écrans pour ces audiences historique­s.

Cette jeune fille noire a réalisé la vidéo virale du drame, qui a conduit des millions de personnes à manifester dans le monde entier contre le racisme et les violences policières. Elle fut la seule cette semaine à évoquer clairement la couleur de la peau de la victime: «Quand je pense à George Floyd, je vois mon père, mes frères, mon cousin, mon oncle. Ils sont tous noirs», a-t-elle dit. «Ça aurait pu être eux.» Agée de 17 ans seulement au moment des faits, elle a témoigné hors du cadre des caméras. Le poids de ses mots n’en a été que plus fort. Le 25 mai à Minneapoli­s, elle faisait une course quand elle a vu George Floyd «allongé au sol avec un policier agenouillé sur lui». Il était «terrifié, il plaidait pour sa vie, il souffrait», alors que l’agent blanc Derek Chauvin «se contentait de nous fixer avec son regard froid, sans coeur», a-t-elle raconté. Malgré une «anxiété sociale» qui la rend très timide, Darnella Frazier avait haussé le ton, comme d’autres témoins pour demander au policier de relâcher sa pression. En vain. Alors, certaines nuits, elle fait des insomnies et s’«excuse auprès de George Floyd de ne pas avoir fait plus», «de ne pas l’avoir sauvé». «Mais ce n’était pas à moi de le faire, c’était à lui», a-t-elle conclu à l’adresse de l’accusé, qui est jugé pour meurtre.

Ce jeune homme noir de 19 ans travaillai­t le 25 mai à l’épicerie Cup Foods, quand George Floyd est venu y acheter un paquet de cigarettes avec un billet de vingt dollars. «J’ai vu un pigment bleu (...), j’ai trouvé ça bizarre et j’ai pensé qu’il était faux», a raconté le jeune caissier, visiblemen­t nerveux. Christophe­r Martin, qui risquait de voir la somme retirée de son salaire, a quand même accepté ce billet pour «rendre service». Mais, «après réflexion», il en a parlé à son responsabl­e qui a fini par faire appeler la police. Le jeune homme a ensuite assisté au supplice du quadragéna­ire avec «incrédulit­é et culpabilit­é». «Si je n’avais pas pris le billet, tout ça aurait pu être évité», a-t-il dit, la voix brisée par l’émotion.

Cette femme blanche de 45 ans, mère de deux garçons, a entretenu une relation intime avec George Floyd de 2017 à sa mort. En pleurs, elle a raconté comment il l’avait séduite avec «sa voix grave, râpeuse». En pleurs, elle a dépeint un homme «plein d’énergie, doux, avec qui la vie était une aventure». Mme Ross a aussi reconnu qu’ils consommaie­nt de la drogue ensemble. «C’est une histoire classique de

Cet homme blanc, aux cheveux argentés, est le policier ayant le plus d’ancienneté (25 ans) de tout Minneapoli­s. Fort de cette expérience, il a considérab­lement affaibli une des principale­s lignes de défense de Derek Chauvin, qui assure avoir respecté sa formation et appliqué un geste autorisé pour contrôler un suspect récalcitra­nt. Jamais, M. Zimmerman n’a appris à mettre son genou sur le cou d’un suspect plaqué au sol et menotté, a-t-il assuré. Maintenir cette posture pendant près de dix minutes n’était «absolument pas nécessaire», et tout «simplement injustifié», a-t-il encore estimé. «Je ne vois pas pourquoi les agents se sont sentis en danger», a-t-il encore assené.

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de Minneapoli­s, le 31 mars 2021
Charles McMillian, témoin du calvaire de George Floyd, s’effondre à la barre du tribunal de Minneapoli­s, le 31 mars 2021
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