Des détenus du hirak en grève de la faim
ARRÊTÉS SAMEDI DERNIER
Les manifestants arrêtés samedi dernier et placés en détention provisoire à la maison d’arrêt d’El Harrach (Alger) ont lancé une grève de la faim, apprend-on auprès de leurs avocats. «Les 23 détenus que nous avons visités aujourd’hui (hier) en compagnie de Abderrahmane Salah et Meriem Chekrin, ont décidé d’entamer tous une grève de la faim», déclare Me Aïcha Zamit, membre du collectif de défense des détenus d’opinion.
Les détenus comptent dénoncer par leur action extrême leur détention «illégale» après leur participation à la marche d’Alger.
Les manifestants ont été interpellés et renvoyés devant le juge d’instruction (tribunaux de Sidi M’hamed et Bab El Oued) qui a ordonné leur placement en détention provisoire à la prison d’El Harrach.
Ils sont poursuivis pour «atteinte à l’unité nationale», «incitation à attroupement non armé», «attroupement non armé». Aujourd’hui, la chambre d’accusation près la cour d’Alger examinera l’appel de l’ordonnance de libération de Mohamed Tadjadit, Hamza Boulahia poursuivis pour «atteinte à l’unité nationale», «incitation à attroupement non armé» et «diffusion de publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale». A préciser que les deux prévenus ont été libérés sur décision du juge d’instruction le 28 mars, après leur interpellation le soir de la marche du vendredi 26 mars.
Des activistes du mouvement populaire arrêtés en début de semaine seront présentés, demain, devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. Il s’agit de Mohamed Tadjadit, Malik Riahi, Soheib Debaghi, Noureddine Khimoud (Nadjib Milano) et Tarik Debaghi. «Mohamed Tadjadit et Malik Riahi ont été arrêtés dans la soirée de dimanche 4 avril, dans un appartement à Aïn Benian après perquisition de la police. Ils ont été placés en garde à vue au commissariat Trolard (près du tunnel Audin). Soheib Debaghi Noureddine Khimoud et Tarik Debaghi ont été arrêtés à Barika (Batna) lundi matin, le 5 avril, à bord d’un véhicule et transférés vers Alger (Cavaignac) dans la soirée», détaille le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Les avocats du collectif de défense n’avancent aucune explication sur la décision d’arrestation une seconde fois du poète du hirak Mohamed Tadjadit et des autres activistes. «Personne ne sait exactement pour quelle raison ils ont été arrêtés», signale Zaki Hannache, activiste.
«Ils sont au niveau de la Police judiciaire. Tadjadit et Soheib sont dans un même dossier. On en saura plus lors du renouvellement de leur garde à vue», avance Me Zamit.