Kiev appelle l’Alliance atlantique à accélérer son adhésion
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé hier l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) à accélérer l’adhésion de son pays afin d’envoyer un «vrai signal» à la Russie, rapporte l’AFP. «L’OTAN, c’est la seule voie vers la fin de la guerre dans le Donbass», territoire de l’est du pays en proie à un conflit avec des séparatistes prorusses, a écrit le président V. Zelensky dans un tweet adressé au secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, après leur entretien téléphonique. «Le Plan d’action pour l’adhésion sera un vrai signal à la Russie», a-t-il ajouté. Quelques minutes plus tard, le Kremlin a déclaré qu’une entrée de Kiev dans l’Alliance aggraverait le conflit entre séparatistes prorusses et forces ukrainiennes. «Nous doutons fort que cela puisse aider l’Ukraine à régler son problème intérieur. De notre point de vue, cela empirera encore la situation», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La
Russie n’a cessé de dénoncer l’extension vers l’Est de l’OTAN comme une menace pour sa sécurité. L’appel du président Zelensky intervient en pleines tensions russo-ukrainiennes. Kiev a accusé la Russie de rassembler des soldats et du matériel à ses frontières nord et est, ainsi que dans la péninsule de Crimée, annexée par la Russie. Ces échanges verbaux et la multiplication des heurts armés avec les séparatistes pro-russes dans le Donbass laissent craindre une escalade du conflit qui a débuté en 2014. Lors de sa conversation avec le président ukrainien, J. Stoltenberg a exprimé sa «vive préoccupation concernant les activités militaires de la Russie en Ukraine et dans les environs», a-t-il indiqué sur Twitter. L’Ukraine a annoncé en décembre qu’elle espérait rejoindre en 2021 le Plan d’action en vue de l’adhésion (MAP) à l’OTAN, une étape préliminaire à l’entrée, malgré l’opposition de Moscou et sa guerre avec les séparatistes dont la Russie est considérée comme le parrain militaire. Soutenus notamment par les Etats-Unis, la Pologne et les pays Baltes, l’Ukraine et la Géorgie, qui coopèrent étroitement avec l’Alliance, affichent depuis des années leur ambition d’adhérer à cette organisation. Kiev et Tbilissi espéraient ainsi rejoindre le MAP lors d’un sommet de l’OTAN en mai 2008 à Bucarest, mais plusieurs capitales occidentales, notamment Paris et Berlin, n’ont pas soutenu cette idée pour ménager la Russie. Trois mois plus tard, une guerre éclair a éclaté entre la Géorgie et la Russie, se soldant par une défaite de Tbilissi. En 2014, Moscou a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée. Quelques semaines plus tard, l’est du pays s’est retrouvé en proie à un conflit avec des séparatistes prorusses. L’intensité des combats a largement baissé après des accords de paix conclus en 2015, mais le processus politique n’a pas avancé depuis.
R. I.