RÉUNION DE CRÉANCIERS DANS LES TOUT PROCHAINS JOURS
Une réunion sur la restructuration des dettes des pays les plus pauvres se tiendra «dans les tout prochains jours» avec les créanciers publics, dont la Chine, et privés, a annoncé avant le ministre français de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, cité par l’AFP. Au-delà du moratoire sur la dette dont peuvent bénéficier 74 pays et qui vient d’être renouvelé pour six mois jusqu’à la fin 2021 par les grands argentiers des pays du G20, cette réunion vise à trouver une solution structurelle à leur endettement. «Nous avons déjà reçu des demandes de traitement pour trois pays», à savoir l’Ethiopie, le Tchad et la Zambie, a précisé M. Le Maire lors d’un point de presse téléphonique. Pour le ministre français, le renouvellement du moratoire, qui ne concerne que les créanciers publics, jusqu’à la fin de l’année, «doit être le dernier». «Il nous paraît tout à fait essentiel que créanciers publics et créanciers privés (...) soient associés dans le traitement structurel des problèmes de dette des pays les plus pauvres», a souligné le ministre français, qui a jugé «absolument décisif» que «la Chine fasse partie de ce cadre commun». «La priorité va à un traitement des dettes par une extension des maturités des dettes des pays les plus pauvres» mais «nous ne fermons pas la porte à une annulation au cas par cas si aucune autre solution ne pouvait être trouvée», a-t-il précisé. Bruno Le Maire a rappelé l’initiative du Fonds monétaire international (FMI) d’une nouvelle émission de Droits de tirage spéciaux (DTS) pour 650 milliards de dollars, dont 34 milliards à destination de l’Afrique, et «24 milliards pour la seule Afrique subsaharienne», alors que «le niveau de pauvreté des pays en développement, pour la première fois depuis de nombreuses années, a à nouveau augmenté». Il a ajouté qu’il fallait maintenant «faire attention à une réallocation de ces DTS vers les pays les plus pauvres pour les aider à répondre à la crise, financer des investissements, pour la santé, pour l’éducation et pour l’environnement». Ces initiatives permettront selon lui «des avancées majeures pour éviter le risque de grande divergence économique» entre pays développés et en développement face à la crise économique induite par la pandémie de Covid-19.