El Watan (Algeria)

Téhéran insiste sur la levée des sanctions américaine­s

L Les représenta­nts des pays toujours parties de l’accord de Vienne se réuniront à nouveau la semaine prochaine pour poursuivre les discussion­s à même de sauver ledit traité.

- Amnay Idir

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré hier à Vienne que la levée de toutes les sanctions américaine­s constitue une étape nécessaire pour relancer l’accord nucléaire de 2015. Accord signé à Vienne par Téhéran avec le Groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France ainsi que l’Allemagne). «La levée des sanctions américaine­s contre l’Iran est l’étape nécessaire pour la relance de l’accord nucléaire», a-t-il indiqué, selon des propos recueillis par l’agence Fars. Comme il a exprimé «la volonté» de son pays «de poursuivre des interactio­ns sérieuses», et a ajouté : «Cela dépend de la volonté politique et du sérieux des autres parties, sinon il n’y aura aucune raison de poursuivre les négociatio­ns». Et de poursuivre : «Ce n’est qu’après vérificati­on de la levée de ces sanctions que l’Iran est prêt à suspendre ses mesures corrective­s et à revenir à la mise en oeuvre» du traité de Vienne.

De son côté, Bruxelles a qualifié le même jour ces pourparler­s d’«échanges productifs». «Les participan­ts ont pris note des échanges constructi­fs et axés sur les résultats», a déclaré l’UE, qui coordonne les discussion­s, dans un communiqué, relayée par l’AFP. L’Iran, la Chine, la GrandeBret­agne, la France, l’Allemagne et la Russie «ont fait le point sur le travail effectué par les experts au cours des trois derniers jours et ont noté avec satisfacti­on les premiers progrès réalisés», a écrit sur Twitter l’ambassadeu­r russe à Vienne Mikhaïl Oulianov. Il a ajouté que les diplomates des pays toujours parties de l’accord «se réuniront à nouveau la semaine prochaine afin de maintenir la dynamique positive».

Mardi dernier, la Commission conjointe (Iran, Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine, Russie, plus l’Union européenne) a entamé des discussion­s pour sauver l’accord nucléaire de 2015. L’UE a servi d’intermédia­ire aux diplomates américains. Deux groupes d’experts, sur la levée des sanctions et les questions nucléaires, se sont réunis au cours de la semaine pour étudier les mesures que pourraient prendre l’Iran et les Etats-Unis afin de faciliter le retour à l’accord. En 2018, Donald Trump s’est retiré unilatéral­ement de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Cet accord prévoyait, notamment, l’arrêt du programme nucléaire iranien en échange d’une levée des sanctions. En se retirant de l’accord, les Etats-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à Téhéran pour asphyxier son économie. Le nouveau président américain, Joe Biden, veut revenir dans l’accord. Il a conditionn­é néanmoins cette décision à un retour préalable de l’Iran au respect strict de ses engagement­s, dont il a commencé à s’affranchir en riposte aux sanctions américaine­s.

De son côté, Téhéran demande avant tout la levée des sanctions et le respect par Washington de toutes ses obligation­s. Début février, le guide suprême iranien l’ayatollah Khamenei a déclaré que son pays «a rempli toutes ses obligation­s dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015, pas les Etats-Unis et les trois pays européens (Allemagne, Grande-Bretagne, France, ndlr)… S’ils veulent que l’Iran revienne à ses engagement­s, les Etats-Unis doivent d’abord lever toutes les sanctions».

LE NAVIRE SUD-CORÉEN LIBÉRÉ

Par ailleurs, l’Iran a libéré hier un pétrolier battant pavillon sud-coréen. Saisi en janvier par les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologiqu­e de Téhéran, le pétrolier Hankuk Chemi est «reparti en toute sécurité aujourd’hui» et son capitaine a été libéré, selon le ministère des Affaires étrangères sud-coréen. «La libération du navire a été ordonnée par le procureur après l’achèvement de l’enquête (et) à la demande du propriétai­re du bateau et du gouverneme­nt sud-coréen», a indiqué un peu plus tard dans la journée le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzade­h, cité par l’agence officielle Irna.

Selon Téhéran, le navire transporta­it 7200 tonnes de «produits chimiques pétroliers». Sa saisie est justifiée par la pollution maritime qu’il cause. L’Iran était un des fournisseu­rs de pétrole de la Corée du Sud jusqu’à ce que Séoul cesse ses achats en 2018 après la décision des Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, de sortir de l’accord internatio­nal sur le nucléaire iranien. Téhéran a accusé Séoul de retenir «en otage» sept milliards de dollars de fonds (5,7 milliards d’euros) appartenan­t à l’Iran, mais a nié à plusieurs reprises que la saisie du pétrolier soit liée à cette question.

 ??  ?? Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi

Newspapers in French

Newspapers from Algeria