PLAINTE EN FRANCE CONTRE QUATRE MULTINATIONALES DE L'HABILLEMENT
n Des ONG et une rescapée ouïghoure ont déposé plainte en France contre quatre multinationales de l'habillement, accusées de tirer profit du travail forcé imposé à la minorité musulmane turcophone des Ouïghours en Chine, ont-elles annoncé hier dans un communiqué. Les sociétés Inditex (propriétaire de la marque Zara), Uniqlo, SMCP (Sandro, Maje,...) et le chausseur de sport Skechers sont accusés de «recel de travail forcé» et de «crimes contre l'humanité» dans cette plainte, déposée par l'association anticorruption Sherpa, le collectif Ethique sur l'étiquette, l'Institut ouïghour d'Europe (IODE) et une femme ouïghoure ayant été internée dans la province du Xinjiang (nordouest de la Chine). Sur la base d'un rapport publié en mars 2020 par l'ONG australienne ASPI (Australian Strategic Policy Institute) sur le recours au travail forcé de la minorité ouïghoure, les plaignants demandent à la justice française d'enquêter sur ces entreprises qui «continueraient d'y sous-traiter une partie de leur production ou de commercialiser des biens utilisant du coton produit dans la région, se rendant complices des graves crimes qui y sont
perpétrés», résume le communiqué. La région du Xinjiang représente près d'un cinquième de la production mondiale de coton et fournit de nombreux géants de l'habillement. Les associations estiment vraisemblable la commercialisation, par ces quatre sociétés, de vêtements ou de chaussures fabriqués en totalité, ou pour partie, dans des usines où des Ouïghours sont soumis au travail forcé. Elles estiment aussi qu'elles ne justifient pas d'efforts suffisants pour s'assurer que leurs sous-traitants ne sont pas impliqués dans les persécutions de cette minorité.