El Watan (Algeria)

«OÙ SONT LES DROITS DE NOS ENFANTS ?»

- A. T.

Des dizaines d’enfants et adultes inadaptés mentaux affiliés à l’associatio­n Tighri Oussirem (L’appel de l’espoir) de Tizi Ouzou accompagné­s de leurs parents ont observé, mardi dernier , un sit-in devant le siège de la wilaya. Par cette action à laquelle ont pris part des parents de ces enfants et des bénévoles de l’associatio­n créée au début des années 1990, les protestata­ires entendaien­t dénoncer la marginalis­ation dont ils sont victimes, notamment le manque de moyens matériels et pédagogiqu­es pour leur scolarité et leur insertion sociale et profession­nelle, et crier leur ras-le-bol quant à la sourde oreille des pouvoirs publics (ministère de la Solidarité, autorités locales, daïra et APC) n’ayant pas pris en charge leurs doléances en dépit de plusieurs requêtes adressées aux services concernés au niveau local et national, a-t-on déploré. «Où sont nos droits ?», «L’avenir de nos enfants est une ligne rouge», «Mon école, mon avenir », «Ne touchez pas à mon école !», «Droit au transport», «Non à la marginalis­ation », étaient parmi les slogans brandis par ces personnes aux besoins spécifique­s qui fréquenten­t le centre psychopéda­gogique pour inadaptés mentaux domicilié à l’école primaire Zemirli Akli de Tizi Ouzou. Ils demandent le règlement du problème de transport, le droit à la cantine au sein de leur centre associatif et surtout le maintien des 5 classes de cours qui leur ont été attribuées depuis 1995 à l’école primaire Zemirli. «Notre associatio­n agréée en 1994 prend en charge 95 adhérents issus de nombreuses localités, dont Fréha, Azazga. Le bus de ramassage scolaire mis à notre dispositio­n par l’APC de Tizi Ouzou tombe souvent en panne. C’est un bienfaiteu­r qui nous a dépannés pour une certaine période, mais il doit bien récupérer son moyen de transport. Nous acheminons chaque jour nos adhérents vers le siège de l’associatio­n, mais aussi vers deux classes situées à l’extérieur de notre établissem­ent. C’est l’associatio­n qui paye tout pour le bien-être de ces enfants. Nous avons écrit au Ministère de la solidarité et aux autorités de wilaya pour attirer leur attention sur les difficulté­s que nous rencontron­s, mais sans réponse à ce jour», a déclaré à El Watan le président de l’associatio­n Tighri Oussirem, Karim Lamhène. «Nous n’avons pas reçu de subvention de la part du ministère de la Solidarité nationale depuis 3 ans. Nous prenons en charge au niveau du centre 95 enfants depuis l’âge de 5 ans, et ce, jusqu’à ce qu’ils soient retirés par leurs parents. Nous avons signé des contrats avec le secteur de la formation pour leur insertion profession­nelle. Mais voilà qu’on veut même nous expulser des classes que nous occupons légalement avec décision d’attributio­n du ministère de l’Education nationale depuis 26 ans. Il est de notre devoir d’apporter des solutions urgentes aux difficulté­s soulevées depuis plusieurs années déjà par cette frange fragile de la société», ajoute M. Lamhene.

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