HOMMAGE AUX FRÈRES BOUMENDJEL

Le village de Taourirt Menguellet, dans la commune d’Aïn El Hammam, au sudest de Tizi Ouzou, a rendu la semaine dernière un vibrant hommage aux frères Ali et Ahmed Boumendjel ainsi qu’aux 33 martyrs de ce hameau. La manifestation, initiée par le comité de village, a vu la participation de plusieurs figures historiques ainsi que des membres de la famille des frères Boumendjel, dont notamment la fille du révolutionnaire Ahmed, Fadhila Chitour Boumendjel. Lors de sa prise de parole, l’intervenante a salué les organisateurs, exprimant sa joie d’être présente dans le village natal de son père. «C’est la première fois depuis l’indépendance qu’un seul et même hommage est rendu à la mémoire des deux frères, Ahmed et Ali Boumendjel. Cela est d’autant plus prestigieux et symbolique que cela se fasse au village d’origine de la famille», a-telle déclaré. Mme Chitour Boumendjel saisit l’occasion pour exprimer sa satisfaction ainsi que celle de toute la famille quant aux dernières évolutions dans le dossier de reconnaissance de l’assassinat de son oncle Ali le 23 mars 1957. La reconnaissance par le président français de l’assassinat du révolutionnaire longtemps déguisé en suicide «est important puisque le gouvernement français reconnaît, enfin, et à la fois ce crime d’État et ce mensonge d’État», a souligné l’intervenante. Elle note que cette vérité déjà connue par la famille, notamment après les déclarations du commandant Paul Aussaresses qui le reconnaît lui-même dans ses mémoires parues en 2001, confirmant que l’exécution de Ali Boumendjel avait été planifiée. Fadhila Chitour Boumendjel a par la suite évoqué le parcours de son père, Ahmed, lui aussi avocat, décédé le 19 novembre 1982. D’autres intervenants, à l’image de Ouali Aït Ahmed, ex-officier de l’ALN et président de l’association Tagrawla, ont évoqué le parcours patriotique des deux frères et leur engagement pour la libération du pays. Ils ont relevé l’importance de telles manifestations qui permettent de faire connaître à la nouvelle génération le combat de hauts cadres révolutionnaires, à l’exemple des deux frères Boumendjel. L’hommage a été rehaussé par l’inauguration d’une plaque commémorative à l’entrée du village.