30 000 familles nécessiteuses recensées
Les chiffres de l’administration restent en deçà de la réalité en raison de la dégradation du pouvoir d’achat qui s’est accélérée ces dernières années.
Cette année, le mois du Ramadhan est attendu avec beaucoup d’appréhension par les familles boumerdassienne qui vivent dans la précarité. Le pouvoir d’achat des citoyens est fortement usé par l’inflation et la régression du niveau de vie. «Alors, que dire des familles dans le besoin dont on croise certains membres en train de fouiller dans les bennes à ordures à la quête d’une pitance, se désole un vieux monsieur. Un spectacle moins rare qu’auparavant.» Les pouvoirs publics avancent le chiffre de 30 000 familles recensées comme nécessiteuses. Le wali a annoncé sur les ondes de la radio de Boumerdès que «30% d’entre elles ont déjà perçu l’aide de 10 000 DA versées dans le cadre de la solidarité nationale». Les autres familles recevront cette somme au cours de cette semaine, a précisé le chef de l’exécutif de wilaya.
DEUX DISPOSITIFS
Deux dispositifs ont été mis en place pour mener à bien cette opération : les APC et la wilaya par le biais du Trésor public. Il a été également décidé de mettre à la disposition des donateurs, notamment les opérateurs économiques et autres âmes charitables, un compte de wilaya dont une commission assumera la gestion en direction des démunis en coordination avec les collectivités locales. «Il est question d’éviter l’octroi double, voire triple, à une même famille au moment où une autre n’a rien touché», a expliqué le wali. Par ailleurs et contrairement à l’année dernière, les restaurants de la Rahma que des bénévoles organisent et que des donateurs financent seront autorisés à ouvrir dès le premier jour du mois sacré. Pour l’instant, ils sont 35 à avoir obtenu l’accord nécessaire de la part de la Direction de l’action sociale (DAS). 7 autres restaurants pourront être autorisés après l’instruction du wali de proroger les délais de dépôt des demandes pour les retardataires. Toutefois, le chiffre officiel avancé ne correspond pas tout à fait à la réalité. Certaines familles, et elles sont de plus en plus nombreuses, préfèrent conserver l’anonymat même auprès des autorités locales de la mairie. La vocation rurale de la majorité des régions de la wilaya, avec une forte proportion d’enclavement en montagne, maintiennent des traditions de discrétion qui n’autorisent pas les épanchements auprès des responsables. Il est attendu en outre que la Touiza interviendra comme à l’accoutumée. Tous les villageois participeront pour sacrifier un boeuf ou d’autres bétails avant de distribuer des provisions au milieu de la placette où riches et pauvres se côtoient sans discernement social apparent.