Commission électorale : des transgressions à la pelle
Quelques heures seulement après l’élection des membres de la commission électorale et de la commission de recours, des voix se sont élevées pour dénoncer «des transgressions du code électoral de la FAF et des irrégularités statutaires» commises lors de l’élection des membres des deux commissions citées. Elles ont remis en cause l’élection de Abdelmadjid Yahi comme président de la commission électorale alors que ce dernier s’est présenté avec un mandatement de son club, l’US Chaouia, qui avait perdu sa qualité de membre de l’assemblée générale de la FAF deux ans après la rétrogradation du club en Division amateur (DNA). Comme par enchantement, la Fédération a conféré à l‘US Chaouia, donc à Abdelmadjid Yahi, la qualité de club professionnel, au premier, et qualité de membre de l’assemblée générale, au second. Depuis 2017, l’US Chaouia n’a plus figuré dans la liste des membres de l’assemblée générale de la FAF. Durant toutes ces années, l’US Chaouia faisait partie de la Ligue nationale de football amateur (LNFA) et a participé à toutes les assemblées générales de cette Ligue. Sa dernière participation aux AG de la LNFA remonte à octobre 2020 (adoption des bilans moral et financier). Le 6 avril 2021, c’est-à-dire cinq mois plus tard, l’US Chaouia est conviée à prendre part à l’AG de la FAF et voter ses bilans financier et moral de fin de mandat. Des clubs amateurs, expros, dans la même situation que l’US Chaouia, n’ont pas bénéficié de cette faveur. Résultat des courses, Abdelmadjid Yahi est-il bombardé président de la commission électorale pour «sécuriser» le scrutin du 15 avril prochain ? Ce n’est pas la seule interrogation. La composition de la commission de recours (trois membres permanents et deux membres suppléants) doit obligatoirement compter en son sein un juriste. L’article 12, procédure de recours, du code électoral de la FAF précise : «La commission de recours pour les élections est formée de trois membres et de deux suppléants élus par l’assemblée générale en même temps que les membres de la commission électorale. Un de ses membres doit avoir une formation juridique». L’article est clair. Le président de la commission de recours, Nacer Soltani (président de la ligue de wilaya de Tébessa), est un ingénieur agronome. Pas un juriste. Un autre membre permanent de la commission, Azzouz Neguireche, le secrétaire de l’AB Bou Saâda, lui aussi n’est pas juriste. Abbas Morceli, président du CSA-USMBA, est-il juriste ? La question est posée. Il y a aussi un autre problème qui concerne la qualité des membres des deux commissions. Elle a trait au statut de quelques membres, à l’instar de Abdelmadjid Yahi qui statutairement n’a pas la qualité de membre de l’assemblée générale de la FAF, tout comme le dirigeant de Bou Saâda et celui de la JSM Skikda (membre suppléant de la commission de recours) qui n’ont pas la qualité de membres élus au sein de leur association et donc n’avaient pas le droit d’être présents à l’AG du 5 avril 2021, de voter, ni d’être élu. Cet ensemble de transgressions remet en cause le vote de ces membres et leur élection au sein des deux commissions qui ont en charge la responsabilité des élections de la FAF. Si ces dépassements ne sont pas réglés avant l’élection du 15 avril 2021, celle-ci sera entachée de graves irrégularités. L’article 3 du code électorale de la FAF précise : «Les membres de la commission (électorale et de recours) sont membres de l’assemblée générale». Les trois personnes citées n’ont pas cette qualité.
Si ces dépassements ne sont pas réglés avant l’élection du 15 avril 2021, celle-ci sera entachée de graves irrégularités.