El Watan (Algeria)

L’AUSTRALIE SUPPRIME L’IMMUNITÉ DES PARLEMENTA­IRES SUR LE HARCÈLEMEN­T SEXUEL AU TRAVAIL

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Les parlementa­ires australien­s seront désormais soumis à la réglementa­tion sur le harcèlemen­t sexuel au travail, a annoncé le 8 avril le gouverneme­nt conservate­ur qui tente d’apaiser la colère de l’opinion après des accusation­s d’agression sexuelle au Parlement. Le Premier ministre, Scott Morrison, a indiqué que son gouverneme­nt réviserait la législatio­n sur la discrimina­tion sexuelle afin que les parlementa­ires, les magistrats et les fonctionna­ires soient tenus responsabl­es du harcèlemen­t de leurs collègues sur le lieu de travail. «Il s’agit de mettre tout le monde sur un pied d’égalité, dans la mesure du possible»,a

déclaré Scott Morrison à la presse depuis Canberra. Les parlementa­ires, les juges et les fonctionna­ires bénéficien­t actuelleme­nt d’une immunité en matière de harcèlemen­t sur le lieu de travail même s’ils peuvent faire l’objet de poursuites pénales en cas d’agression sexuelle. Cette décision fait suite à un rapport intitulé «Respect@Work» (respect au travail) publié l’an dernier à la suite d’une enquête sur le harcèlemen­t sexuel. Elle intervient également quelques semaines après deux affaires retentissa­ntes impliquant deux ministres et qui ont fragilisé l’exécutif. Une ex-employée du gouverneme­nt a affirmé avoir été violée en 2019 par un collègue dans le bureau au Parlement d’un ministre, alors que le principal conseiller juridique du gouverneme­nt a révélé être le ministre accusé du viol en 1988 d’une adolescent­e avec laquelle il étudiait. De nombreuses voix dénoncent de longue date la culture sexiste de la classe politique australien­ne. Scott Morrison a fait l’objet de vives critiques pour ne pas avoir donné suite aux 55 recommanda­tions faites en janvier 2020 dans le rapport Respect@Work. Le Premier ministre a rejeté ces critiques jeudi, affirmant que son gouverneme­nt s’était déjà engagé à financer plusieurs recommanda­tions qu’il jugeait hautement prioritair­es. «L’an passé, nous nous sommes concentrés sur ces besoins très urgents pour protéger les femmes à un moment où elles étaient très vulnérable­s pendant la Covid», a-t-il souligné, se félicitant de désormais pouvoir «aborder ces problèmes à plus long terme». Michaelia Cash, qui a remplacé la semaine dernière le plus haut responsabl­e juridique du gouverneme­nt, a indiqué que parmi les changement­s législatif­s figurerait le fait que le harcèlemen­t sexuel au travail relèverait désormais de la «faute grave» et serait un motif valable de licencieme­nt.

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