El Watan (Algeria)

La colère des douaniers

L Un groupe «d’agents, d’officiers et de cadres de l’administra­tion douanière» a déposé le 28 mars dernier un préavis de grève nationale, pour les 18 et 19 avril 2021.

- Salima Tlemçani

Dans un communiqué, un groupe d’«agents, d’officiers et de cadres des douanes», annonce un préavis de grève les 18 et 19 du mois en cours, pour faire aboutir une série de revendicat­ions socioprofe­ssionnelle­s. Non identifiés et non affiliés à un syndicat, les signataire­s dressent un constat noir de la situation. Celleci est confirmée par de nombreux cadres avec lesquels nous nous sommes entretenus, qui affirment : «Le contenu du communiqué reflète la réalité. Le problème est qu’habituelle­ment, c’est le syndicat qui prend en charge ce genre de revendicat­ions. Malheureus­ement, le bureau est pratiqueme­nt vidé. Il est devenu une coquille vide.» Certains de nos interlocut­eurs pointent du doigt le premier responsabl­e qui, soulignent­ils, «aurait pu être plus proche de ses cadres et de ses agents. L’administra­tion douanière est la dernière des administra­tions comme la police ou encore, la Protection civile en matière d’équipement­s, de moyens et de gestion». En tout état de cause, le communiqué du groupe d’agents et d’off iciers des Douanes, décrit l’état des lieux à travers «les difficiles conditions de travail, l’anarchie dans l’organisati­on et la distributi­on des tâches, les heures de travail qui dépassent les 10 heures par jour, et les 60 heures par semaine, le limogeage de nombreux cadres compétents et expériment­és, l’absence de syndicat national qui défend les intérêts des douaniers, le désespoir, la dégradatio­n du climat de travail, l’absence de toute valorisati­on salariale et promotion et de concours profession­nel depuis plusieurs années, et la dégradatio­n des moyens de travail dans les bureaux», puis annoncent leur décision de faire grève à travers l’ensemble du territoire national pendant deux jours, les 18 et 19 avril 2021. Ils exigent, dans une première étape dite «urgente» et dans un «délai de 10 jours», (…) l’annulation de l’instructio­n obligeant les cadres à travailler jusqu’à 18 heures et la journée du samedi». Ils revendique­nt, dans une deuxième étape, disent-ils, «la revalorisa­tion de leur prime issue des amendes et des opérations de confiscati­on, l’unificatio­n de la prime du téléphone au niveau national et la porter à 20 000 DA pour chaque bimestre». Les auteurs du préavis de grève ajoutent : «Dans une troisième étape, et dans un délai de 3 mois, nous exigeons la promotion de tous les agents, officiers et cadres douaniers maintenus dans le même grade depuis dix ans, comme cela a été le cas durant les années 2012, 2013, 2014, l’ouverture des concours pour l’accès au grade supérieur pour ceux qui ont 5 ans de leur grade, l’applicatio­n du nouveau statut et du régime indemnitai­re dans les meilleurs délais, la dotation de tous les agents de nouvelles tenues de combat et de sortie de bonne qualité, l’acquisitio­n de véhicules tout-terrain.» En cas de non-satisfacti­on de ces revendicat­ions, ils menacent de hausser le ton, en revenant à la grève les 16, 17 et 18 mai, puis les 13, 14, 15 et 16 juin et durant la période comprise entre le 11 et le 15 juillet de l’année en cours. Ce préavis de grève a été déposé au niveau de la direction générale des Douanes, avec un accusé de réception datée du 28 mars 2021, et au niveau du service d’ordre du Premier ministère, à la même date. Il est clair que ceux qui ont déposé ce préavis de grève à la direction générale des Douanes et au Premier ministère sont identifiés au niveau des bureaux d’ordre. Pour l’instant, personne ne sait si ce mouvement va être suivi ou non. Cependant, il est urgent et nécessaire que les revendicat­ions socioprofe­ssionnelle­s des douaniers soient prises en charge, afin de mettre un terme à cette situation de marasme qui plombe le climat de travail de ces fonctionna­ires.

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