El Watan (Algeria)

Le changement, ce sera pour plus tard

- Yazid Ouahib Y. O.

Ceux qui croyaient que l’adoption des bilans moral et financier de la Fédération et l’élection de la commission électorale par l’assemblée générale suffirait à tourner la page et avancer vers l’avenir se trompaient. La réalité les a vite rattrapés. Le scénario concocté par les farouches partisans du statu quo est en train de tourner au cauchemar. Les calculs élaborés ici et là, dénués de principes de démocratie et de transparen­ce, n’ont pas produit les résultats escomptés. Bien au contraire. Au sortir d’une assemblée générale pas si ordinaire que cela, des esprits maléfiques ont conduit la Fédération dans une voie sans issue. Ainsi, au lieu d’une élection pluraliste, démocratiq­ue, ouverte à tout candidat aspirant à briguer le mandat présidenti­el, la famille du football s’est retrouvée impuissant­e face à la situation offerte à elle comme unique choix. Celui d’une élection verrouillé­e avec une liste unique. Pire. L’ancien Bureau fédéral a été reconduit avec plusieurs membres issus du scrutin du 20 mars 2017. Face au tollé général qu’a suscité l’après-AGO, des voix se sont élevées pour dénoncer la mascarade dont les maîtres d’oeuvre sont ceux qui un jour quelqu’un leur a dit : «Les allées du paradis sont pavées de crânes de prêtres qui se croyaient irremplaça­bles». La politique de la terre brûlée a encore fait des dégâts. Au point où le sélectionn­eur national, Djamel Belmadi, y est allé d’un communiqué-précision faisant valoir sa non-implicatio­n et sa neutralité dans le processus électoral, lui dont le nom a été allégremen­t associé au choix du futur président de la Fédération. Cela est la conséquenc­e directe de la rencontre qui l’a réuni avec le président de la République, Abdelmadji­d Tebboune. Beaucoup de choses ont été dites sur ce tête-à-tête président de la République - sélectionn­eur national. Ce dernier a précisé dans le communiqué qu’il n’est en rien impliqué dans ce qui arrive dans les affaires de la Fédération. Sa réaction a pour but de mettre un terme aux rumeurs qui le désignent comme le faiseur de rois. Certains prétendent que le communiqué de Djamel Belmadi aurait été suivi quelques heures plus tard par un texte à travers lequel il aurait laissé entrevoir son retrait des affaires de l’équipe nationale. Quelle sera la réaction des autorités si d’aventure cette option se confirme ? Tout cela aurait pu être évité si l’esprit de responsabi­lité, de toutes parts, avait prévalu. Ce ne fut malheureus­ement pas le cas. La Fédération est toujours scotchée au point zéro avec les mêmes piètres acteurs plus que jamais accrochés à leurs positions et privilèges. En définitive, rien n’a changé. Le changement promis, ce sera pour plus tard. En attendant, le football algérien continue de tourner en rond. Tous ceux qui ont participé à ce scénario seront un jour jugés par l’histoire.

Face au tollé général qu’a suscité l’aprèsAGO, des voix se sont élevées pour dénoncer la mascarade dont les maîtres d’oeuvre sont ceux qui un jour quelqu’un leur a dit : «Les allées du paradis sont pavées de crânes de prêtres qui se croyaient irremplaça­bles».

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