Dans la peau d’une femme algérienne divorcée
L’auteure, Meriem Guemache, nous plonge dans son nouveau roman Zelda, au goût d’une romance idyllique, entre une Algérienne et un charmant Italien, Lorenzo. Une histoire passionnante, riche en imprévus, le tout élaboré dans un roman effleurant les tabous
Après une biographie romancée sortie il y a deux ans sur la vie de Fadhma Aïth Mansour, Meriem Guemache nous transporte à nouveau dans sa dernière création, intitulée Zelda. C’est l’histoire d’une femme au seuil de la quarantaine et dont le divorce a été difficile. Elle s’envole à Palermo, en Sicile pour réaliser un reportage. De là, elle va rencontrer, de manière fortuite, un latin lover du nom de Lorenzo. Et c’est le début d’une histoire d’amour passionnante, mais pas que. Car elle sera riche en imprévus et rebondissements. Inspirée de ses voyages en Italie, la romancière nous fait voyager de l’Ile Sainte Marguerite au large de Cannes jusqu’en Sicile, en passant par les monuments et sites algériens. «Palerme est une ville où je suis déjà allée, elle m’a beaucoup inspirée, car j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de similitudes avec Alger, de par son côté méditerranéen et les monuments qui ont des influences byzantines et arabes», confie la romancière. Pour ce qui est de l’Ile Sainte Marguerite, Meriem Guemache l’a également visitée. Et il se trouve qu’elle avait fait une découverte impressionnante. «J’étais ébahie de savoir qu’au XIXe siècle, 600 Algériens ont été déportés dont une grande partie de la smala d’Emir Abdelkader. Et d’ailleurs, il y a même un cimetière musulman», raconte l’auteure émue. Par ailleurs, Lorenzo, à son tour, va aussi venir à Alger. La romancière explique que le lecteur va découvrir la Sicile à travers le regard d’une algérienne, mais aussi Alger à travers un Sicilien afin de pouvoir observer quelles sont les similitudes, mais aussi de voir comment chacun interprète leur voyage respectif.
FEMME À L’HONNEUR
Publiée à la veille du 8 mars dernier, l’écrivaine met à l’honneur les femmes et explore les sentiments humains dans une société algérienne imposée par la loi des hommes. Pensée et imaginée sous un prétexte particulier, les femmes sont évoquées dans diverses situations où chacune d’elle évoque une histoire. «Je voulais parler de quelques sujets qui me tiennent à coeur. Et je les déroule comme ça. J’ai abordé des sujets autour de la condition de la femme, notamment la femme divorcée. Pour en avoir connu quelques-unes autour de moi, je sais que ces dernières sont sollicitées de manière très vulgaire et sont même harcelées», précise l’écrivaine. Zelda est un roman qui parle de liberté, de libre arbitre, de la place de la femme divorcée dans la société, mais aussi de plusieurs autres thématiques telles que la trahison, l’infidélité, la jalousie, l’envie, l’homosexualité, la solitude, le retranchement, la peur de vieillir ainsi que des réseaux sociaux et de tout ce qu’ils peuvent engendrer comme dérives. Il y a des rencontres qui se passent. L’amitié est également présente à travers son ami Yasmine, gynécologue, qui lui raconte pas mal d’histoires sur les hommes qu’elle croise. Une belle complicité entre les deux. Pour ce qui est de la forme, il y a beaucoup de musicalité, de poésie et de références cinématographiques. De plus, l’humour est omniprésent tout au long de l’histoire. «J’ai mis de l’humour, car la vie sans humour ne vaut pas d’être vécue à mon avis», ajoute-t-elle. Il y a également de nombreuses expressions algériennes et algéroise du genre «rih may 9isakch» (le vent ne te touchera pas, ndlr) ainsi que des expressions italiennes. Sa démarche littéraire et son style font partie intégrante de l’écrivaine de par son métier de journaliste à la radio chaîne III où elle anime actuellement une émission culturelle «Les Bonnes Feuilles à croquer», tous les lundis de 21h00 à 22h00. Elle y reçoit des auteurs qui parlent de leurs livres. En outre, Meriem Guemache est aussi l’auteure de plusieurs livres destinés aux enfants et un recueil de nouvelles intitulées La Demoiselle du métro.