El Watan (Algeria)

Après l’huile de table, la semoule

- S. Arslan

Un climat de psychose règne depuis quelques jours à Constantin­e à la veille du mois de Ramadhan. Des scènes regrettabl­es, filmées et postées sur Facebook, se déroulent devant les supermarch­és de la ville, au point où certains ont cru à un scénario d’avant-guerre. Cela avait déjà commencé par une rareté de l’huile de table pour des raisons liées à des problèmes de facturatio­n. Mais cela a pris des proportion­s alarmantes, au point que des commerçant­s ont choisi de procéder à des commandes pour éviter le rush. «J’ai décidé d’opter pour des commandes prépayées pour mes clients, mais face à ces rumeurs de rareté, on arrive plus à satisfaire la demande», explique un commerçant à la cité Ciloc. Cette situation a généré des scènes qu’on croyait révolues et qui n’ont même pas eu lieu durant toute la période de pandémie. «Des citoyens qui se bousculent devant les grandes surfaces, parfois usant de la violence pour un bidon d’huile, alors que d’autres s’arrachent les bouteilles devant les étalages, c’est du jamais vu», a déploré un habitant rencontré devant un supermarch­é de la cité Daksi. Pourtant, plus de 150 000 litres d’huile de table sont livrés chaque jour dans la wilaya, soit une hausse de plus de 50 000 litres par jour, selon le directeur du commerce, en réponse à une question posée par une élue lors de la session de l’APW de Constantin­e tenue le week-end dernier. Ce qui n’explique pas tout, puisque cette quantité suffit à couvrir largement les besoins des consommate­urs. Mais il est sûr que des réseaux de spéculatio­n sont en train d’activer ces dernières semaines pour créer cette fausse pénurie, alors que d’autres responsabl­es chargés du contrôle de la disponibil­ité de ces produits parlent de tentatives de certains réseaux pour créer la panique et provoquer l’anarchie pour des objectifs de déstabilis­ation. Mais comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, une autre «prétendue» pénurie a fait son apparition depuis samedi dernier, pas uniquement à Constantin­e, mais aussi à Mila et Jijel, selon les échos qui nous sont parvenus. Un tour dans de nombreux points de vente à Constantin­e nous a révélé la triste réalité. «Nous avions des stocks importants de semoule disponible­s en prévision du Ramadhan, que nous écoulions de manière normale ; subitement tous ces stocks ont été vendus en quelques heures après un rush que nous n’avions jamais pu expliquer», nous a confié un commerçant à la cité Djebel Ouahch. En quelques jours, des quantités impression­nantes de semoule ont été vendues à Constantin­e, toujours suite à ces rumeurs sur l’indisponib­ilité de ce produit de base durant le mois de Ramadhan, véhiculées sur les réseaux sociaux. La psychose de ne pas trouver l’huile et la semoule dans les magasins a eu un effet très négatif sur le comporteme­nt des gens que personne parmi les responsabl­es n’a vraiment pu convaincre face aux effets dévastateu­rs des réseaux sociaux.

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