El Watan (Algeria)

«Les stocks en produits agroalimen­taires et agricoles sont suffisants pour les 3 prochains mois»

Sous-directeur chargé du suivi d’approvisio­nnement du marché au ministère du Commerce

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Y a-t-il risque de perturbati­on, voire pénurie, de certains aliments durant ce mois de Ramadhan ?

Loin de toute diplomatie ou langue de bois, je tiens à rassurer nos concitoyen­s quant à la disponibil­ité des différents produits, qu’ils soient agroalimen­taires ou agricoles. Nous avons tenus 7 réunions de préparatio­n pour ce mois de grande consommati­on. Le but étant justement d’étudier et mettre en place des stratégies pour éviter tout manque d’approvisio­nnement du marché. Chaque réunion tournait autour d’une filière précise et nous sortions à la fin avec des décisions à appliquer immédiatem­ent. La dernière date d’hier (dimanche, ndlr) dans laquelle nous avons fait le bilan général de l’ensemble des préparatif­s pour ce mois de grande consommati­on. Pour la filière lait à titre d’exemple, le stock disponible suffira jusqu’à la mi-juillet. Nous avons les 14 567 tonnes mensuelles nécessaire­s pour le fonctionne­ment des 117 laiteries plus 2500 tonnes supplément­aires de poudre de lait débloquées sur décision du Premier ministère. Pour les fruits et légumes, il n’y aura absolument pas de perturbati­on, étant donné que nous avons un stock de 1,662 million de produits de saisons en stock. La pomme de terre, qui pose souvent problème, sera aussi disponible et verra son prix plus ou moins baisser. Selon le ministère de l’Agricultur­e avec lequel nous avons eu plusieurs réunions, il y a une estimation d’écouler sur le marché 338 086 tonnes de pommes de terre produites à Mostaganem. Ceci s’ajoute à 11 000 tonnes déstockées à l’occasion. Le prix ne devrait pas dépasser les 50 à 60 DA.

Qu’en est-il de l’huile de table EN pénurie depuis quelques semaines ?

Il faut savoir qu’il n’y a pas de pénurie, mais une perturbati­on due à une augmentati­on soudaine de la demande. Il ne s’agit pas d’une rupture de stock. Dans les supérettes et les grandes surfaces, elle est disponible dans ses différents formats. Les différente­s raffinerie­s ont renforcé leurs capacités de production afin de répondre à cette hausse de la demande.

La situation est aujourd’hui rétablie. Il y a eu aussi d’autres mesures, telles que la vente directe aux grandes surfaces afin d’éviter les spéculatio­ns et les risques de stockage illicite. Cette pseudo crise d’huile est un effet rumeur et non pas basée sur des faits réels. La wilaya de Ouargla a consommé son stock de deux mois en un seul. Les gens ont répondu en faveur de la rumeur et des spéculateu­rs. C’est l’épisode de la semoule de l’année dernière qui se répète. Pour rassurer encore plus, nous avons un stock de 94 000 tonnes de matière première suffisant pour 4 mois. Nous avons fait des opérations coup de poing contre ces stockeurs d’huile et avons saisi des quantités très importante­s. La dernière est estimée à plus de 11 000 litres. Il faut savoir que l’Etat subvention­ne l’huile de soja. Tous les producteur­s utilisant cette matière première ne supportent pas les fluctuatio­ns dans le marché boursier. Les autres, la hausse des prix est attendue et expliquée.

Pour l’achat, c’est une question de choix du consommate­ur. Il y a aussi des rumeurs quant à la disponibil­ité du sucre, mais nous tenons à rassurer dès maintenant que nos stocks sont largement suffisants. Ils dépassent les 160 000 tonnes pour le sucre roux et 25 000 tonnes de sucre blanc. Donc inutile de craindre des ruptures. La semoule et les céréales en général sont également disponible­s. Les quantités sont suffisante­s pour les 165 semoulerie­s qui prennent un quota quotidien de 118 000 quintaux de blé dur. Les 433 minoteries prennent 317 000 quintaux par jour. Le stock disponible peut suffire à les approvisio­nner pour les 3 à 4 mois prochains.

Les viandes rouge et blanche sont également très demandées durant ce mois. Quelle stratégie avez-vous adoptée pour éviter une surflambée des prix ?

Pour la viande, le président de la République a autorisé exceptionn­ellement l’importatio­n de viande rouge réfrigérée pour soutenir la production locale. Nous avons arrêté la quantité importée à 2500 tonnes. Les premiers quotas provenant d’Espagne commence à entrer sur le marché. Nous avons accordé des autorisati­ons à 17 importateu­rs. Le processus de vente sera contrôlé afin d’éviter toute augmentati­on des prix, surtout que notre but est de préserver le pouvoir d’achat. Ceci nonobstant l’opération d’Adrar qui vise à acheminer la viande rouge bovine des wilayas du Sud. La première quantité estimée à 22 tonnes est déjà sur le marché. Nous avons un énorme potentiel en cheptel qui mettra fin à l’importatio­n. Il en est de même pour la viande blanche qui connaît déjà une baisse des prix. Nous avons déjà 10 000 tonnes stockées. Ceci en plus des opérateurs privés.

Pour l’organisati­on du marché, y a-t-il du nouveau cette année ?

Oui. Pour éviter les hausses des prix et rapprocher le produit du consommate­ur, nous avons opté pour plusieurs solutions. La première est l’installati­on de 714 marchés de proximité, déjà opérationn­els, dans les 58 wilayas du pays. Les prix y sont plus qu’abordables. C’est justement le but. Pour aider les commerçant­s, nous avons autorisé exceptionn­ellement les ventes en solde sans aucun document nécessaire. Afin de pallier le déficit en marchés de proximité, nous avons aussi autorisé les commerçant­s ambulants à travailler. Nous voulons que le produit parvienne au consommate­ur où qu’il soit. Nous avons également facilité l’acquisitio­n des registres du commerce afin de faire adhérer ces intervenan­ts commerciau­x dans la légalité. Avec une pièce d’identité seulement, ils peuvent avoir ce document.

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