Observation visuelle ou calculs astronomiques ?
Les autorités algériennes restent attachées à l’observation lunaire. Pour la détermination du début du Ramadhan, le ciel est scruté par des commissions spécialisées. Pas question pour l’Algérie d’abandonner cette tradition. En hésitant à adopter des règles scientifiques sous prétexte qu’il faut se conformer au hadith : «Jeûnez quand vous le voyez et cessez le jeûne quand vous le voyez», la polémique resurgit chaque année. Ainsi, on semble privilégier le côté purement théologique aux dépens de la science, dans un contexte de repli identitaire qui donne le sentiment d’être dans une certaine authenticité. Sous la direction du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, les commissions de wilaya installées au niveau du territoire national sont chargées d’observer l’apparition du nouveau croissant lunaire. D’autres Etats musulmans s’alignent sur l’observation lunaire faite en Arabie Saoudite. Le royaume qui abrite «les Lieux saints de l’islam» reste une référence. Pour l’association Sirius d’astronomie, le début du Ramadhan sera le mercredi 14 avril. «Cependant, si une observation locale ce soir-là (12 avril) sera validée par le Comité national des croissants, quoique erronée astronomiquement parlant, ou s’il se base sur des rapports très probables ‘‘d’observation visuelle’’ mais toutes aussi erronées de pays arabes, le mardi devrait être déclaré premier jour du mois de Ramadhan», souligne Sirius. Le Centre international d’astronomie d’Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis, avait prédit à ce que «le 13 avril prochain soit le début du mois béni du Ramadhan dans la plupart des pays islamiques». Dans un communiqué signé par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, le Ramadhan débutera mardi 13 avril en France. L’annonce a été faite «suite à la consultation des calculs scientifiques et des données astronomiques universelles», précise le communiqué. Certains pays, comme la Turquie, s’appuient depuis longtemps sur les calculs astronomiques, une méthode scientifique qui ne laisse, a priori, aucune place au doute et permet de prévoir des années à l’avance les futures dates du calendrier lunaire. Cette méthode moderne a été déjà présentée en novembre 1978 lors de la Conférence internationale sur l’observation de la nouvelle Lune (CHS) à Istanbul, à laquelle ont participé les Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).