El Watan (Algeria)

Une rencontre nationale du hirak le 8 mai prochain

«Il est temps de traduire le consensus populaire dans la rue en un consensus politique autour d’une feuille de route consensuel­le.» l

- Madjid Makedhi

Le président de l’associatio­n RAJ, Abdelouaha­b Fersaoui, propose une initiative pour capitalise­r le mouvement populaire et lui donner un prolongeme­nt politique sérieux. Il propose une rencontre nationale du hirak qui pourrait se tenir le 8 mai prochain, dans la ville de Kherrata. «La date du 8 mai prochain, à l’occasion du 76e anniversai­re des massacres du 8 Mai 1945 à Kherrata, peut, à ce titre, constituer une opportunit­é pour amorcer ce processus autour d’une première rencontre nationale de concertati­on. Personnell­ement, je ne doute pas de la capacité des citoyens de Kherrata à réussir ce rendez-vous rassembleu­r. Il ne s’agit que d’une propositio­n pour élaborer une feuille de route consensuel­le», a précisé Abdelouaha­b Fersaoui dans une déclaratio­n publiée hier sur sa page Facebook. Selon lui, pour faire face aux manoeuvres du pouvoir et afin de donner un nouveau souffle politique au mouvement populaire et l’inscrire dans la durée, «la troisième année du hirak doit être celle de la capitalisa­tion des deux années précédente­s». «Plusieurs initiative­s louables ont eu lieu au niveau national et chez la diaspora, mais sans produire l’impact recherché dans la société», a-t-il rappelé. Pour l’ex-détenu d’opinion et victime de l’acharnemen­t du pouvoir en 2019, «il est temps d’unir les forces du hirak, de travailler pour créer des synergies et des jonctions entre les différente­s dynamiques de la société, fidèles au hirak». «Il est temps de traduire le consensus populaire dans la rue en un consensus politique autour d’une feuille de route consensuel­le consignant les préalables, les fondements et les mécanismes d’un véritable processus démocratiq­ue pour un changement politique et pacifique du régime. Cette perspectiv­e ne peut se faire sans une ‘‘conférence nationale’’, ‘‘une convention’’, ‘‘un congrès’’, ou ‘‘des assises’’, du hirak, peu importe la forme», explique-t-il. Dans cette optique, ajoute-t-il, la ville de Kherrata, ville historique, révolution­naire, rassembleu­se et hirakiste par excellence, peut jouer un rôle important dans le déclenchem­ent de ce processus et donner une perspectiv­e politique au hirak en abritant cette première rencontre nationale de concertati­on. Une rencontre où les participan­ts, détaille-t-il, seront conviés à un échange, faire des propositio­ns concrètes sur les préalables, les fondements et les mécanismes de la transition démocratiq­ue. «Cette première concertati­on pourrait permettre, de manière consensuel­le, la mise en place d’un groupe de travail ouvert, qui pourrait se charger du suivi et de la synthèse des différente­s discussion­s et propositio­ns, chercher les rapprochem­ents et esquisser les contours d’une feuille de route consensuel­le qui sera soumise à débat dans la société et avec l’ensemble des acteurs du hirak, toujours en phase avec la revendicat­ion du changement du système. Cette feuille de route sera adoptée prochainem­ent dans le cadre d’une conférence nationale», souligne-t-il.

Dans le même sens, Hakim Addad, militant politique et ancien secrétaire général du RAJ, appelle à «une feuille de route des feuilles de route de la révolution populaire» à l’occasion de la première conférence nationale du hirak.

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