El Watan (Algeria)

Des universita­ires dénoncent des «persécutio­ns» contre Kaddour Chouicha

- H. L.

Des enseignant­s de l’Université des sciences et de la technologi­e d’Oran (USTO) ont exprimé, avant-hier, leur solidarité «indéfectib­le» avec Kaddour Chouicha, militant des droits de l’homme et vice-président du bureau local de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), victime de «persécutio­ns». «Nous, universita­ires réunis, lundi 10 mai 2021, à l’université des sciences et de la technologi­e d’Oran (USTO), pour apporter notre soutien et notre solidarité indéfectib­les à notre collègue Chouicha Kaddour, de l’USTO d’Oran, coordonnat­eur national du syndicat SESS et vice-président de la LADDH (Oran) et réaffirmer notre confiance en ses actions», ont affirmé ces universita­ires dans une déclaratio­n publiée sur Facebook. «Par son essence, l’université doit être la source de toutes les idées novatrices et la locomotive de tout changement pacifique de la société. L’autonomie et la protection de l’universita­ire dans l’expression de ses opinions sont garanties par les lois nationales et les résolution­s de l’Unesco concernant les libertés académique­s. Nous ne pouvons que dénoncer avec la plus grande vigueur les persécutio­ns subies par les universita­ires, à l’image du professeur Kaddour Chouicha pour ses idées et son attachemen­t aux valeurs de liberté, de solidarité et de défense des droits de l’homme», ont-ils ajouté.

Le procureur général d’Oran avait inculpé Saïd Boudour, Kaddour Chouicha et Jamila Loukil de charges plus lourdes, allant de l’«adhésion à une organisati­on destructiv­e activant à l’intérieur et à l’extérieur du pays» au «complot contre la sécurité de l’Etat», en passant par l’«atteinte à l’unité du territoire national». «Nous saisissons l’occasion pour dénoncer toutes les tentatives d’assimilati­on des activités pacifiques au terrorisme ou à la subversion et apportons notre soutien total aux détenus d’opinion en grève de la faim», ont réagi les universita­ires de l’USTO. Ces derniers ont aussi fustigé les «persécutio­ns subies par les étudiants, à l’image de Abdennour Aït Saïd et ses camarades, dans le but d’arrêter les marches des mardis, expression de l’adhésion des universita­ires aux idéaux du hirak pour un changement radical du système». Ils ont aussi dénoncé «les arrestatio­ns et les détentions pour de simples délits d’opinion ou d’expression». Selon eux, «aucun changement réel ne pourra se faire sans la garantie de l’indépendan­ce de la justice et de la liberté d’expression, en particulie­r la liberté de la presse». Ils ont également exprimé leur solidarité avec le juge Marzouk Sadeddine, président du Club des magistrats, et les journalist­es «persécutés», à l’instar de Rabah Karèche (emprisonné), Jamila Loukil (liberté provisoire), Saïd Boudour (sous contrôle judiciaire), Khaled Drareni (en attente d’être rejugé).

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