L’augmentation annuelle des pensions n’est pas acquise
l Avec une telle situation financière, El Hachemi Djaaboub, a récemment écarté toute possibilité du retour au régime des retraites proportionnelles et sans condition d’âge qui «ne peut qu’aggraver le déficit de la CNR».
Les augmentations annuelles des allocations et pensions de retraite pour cette année 2021 sont toujours en suspens, et la tutelle n’a pas encore tranché à propos de la décision de ces augmentations. C’est le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale qui l’a affirmé lundi, en indiquant que cette décision «est toujours au stade de projet», soulignant qu’elle «sera examinée dans les semaines à venir».
En effet, la CNR doit prendre en considération l’énorme déficit dans lequel elle se trouve depuis plusieurs années, et qui est comblé à chaque fois par le recours à des prêts ou des aides du Trésor. En prenant en compte la situation financière de la CNR, l’augmentation des pensions de retraite pour cette année peut être remise en cause.
Mais selon l’économiste et enseignant à l’université de Tizi Ouzou Brahim Guendouzi, les pouvoirs publics ne vont pas abandonner cette mesure, du moins en cours de l’année 2021. «Les autorités ont promis une hausse, donc ils vont sûrement l’appliquer après un compromis sur sa budgétisation avec le ministère des Finances dans le cadre de la loi de finances complémentaire», a-t-il estimé. En effet, notre interlocuteur a précisé que récemment, on a procédé à «la création d’un compte d’affectation spéciale dédié au financement de la Sécurité sociale, et c’est le même compte qui sera consacré pour financer le déficit de la cette caisse».
Avec plus de 3,3 millions de retraités, la CNR cumule un déficit qui avoisine les 700 milliards de dinars. Se focalisant en grande partie sur les revenus de la Caisse nationale de la Sécurité sociale (CNAS) pour verser les pensions, la Caisse a besoin de plus de cotisants afin d’atteindre son équilibre. Selon son directeur général, Slimane Melouka, la CNR a besoin de 5 adhérents pour un retraité, contrairement à la situation actuelle où 2,1 adhérents cotisent pour un seul retraité. Selon la même source, la CNR est financée à hauteur de 18,25% du total des cotisations des chefs d’entreprise et des employés. Ce qui représente 34,5% des salaires cotisés. Selon les prévisions, qui se sont basées sur les données de l’année de 2020 et qui ont enregistré des ressources équivalentes à 762 milliards de dinars, les dépenses ont dépassé les 1400 milliards de dinars, ce qui a engendré un déficit de l’ordre de 640 milliards.
Prenant une direction ascendante depuis 2014, le déficit de la Caisse des retraites ne s’est stabilisé qu’en 2019, à hauteur de 700 milliards de dinars. Si durant l’année 2018, ce déficit a été comblé grâce à la mobilisation de la planche à billets, après la modification de la loi sur la monnaie et le crédit, en 2019 et 2020, ce sont des prêts du Trésor public qui ont sauvé la mise.
Avec une telle situation financière, le ministre de la tutelle, El Hachemi Djaaboub, a récemment écarté toute possibilité de retour au régime des retraites proportionnelles et sans condition d’âge, qui «ne peut qu’aggraver le déficit de la CNR, du fait qu’il entraînera un millions de retraités de plus», a-til déclaré.