El Watan (Algeria)

Histoire : L’église anglicane publie des lignes de conduite face à son patrimoine esclavagis­te

-

L’église anglicane a publié mardi des orientatio­ns sur la conduite à adopter par les églises et cathédrale­s pour passer en revue les statues et autres objets controvers­és en raison de leurs liens avec l’esclavagis­me ou le racisme.

La publicatio­n de ce document intervient en pleine réflexion au Royaume-Uni sur son passé colonial et ses symboles, dans le sillage du mouvement Black Lives Matter. Publiées à l’issue d’une large consultati­on, ces lignes de conduite ne prescriven­t pas de consignes contraigna­ntes, mais présentent les options possibles, allant du statu quo à la relocalisa­tion des objets, en passant par leur mise en contexte, voire leur retrait. «Ce guide permet aux églises et cathédrale­s d’examiner l’histoire de leurs bâtiments et congrégati­ons et d’engager le dialogue avec tout un chacun au sein de leurs communauté­s pour comprendre comment des objets anciens peuvent affecter leur mission et leur culte», a indiqué l’Eglise d’Angleterre dans un communiqué. «Il répond spécifique­ment à la question du patrimoine associé au racisme et à l’esclavagis­me, dont des plaques, statues, inscriptio­ns et autres monuments», a-t-elle ajouté. L’objectif est d’avoir une église «accueillan­te et inclusive», a souligné Becky Clark, directrice des églises et cathédrale­s de l’Eglise d’Angleterre, estimant nécessaire un dialogue «honnête et ouvert». Créée en 1534 par le roi Henry VIII après sa scission avec le catholicis­me romain, l’église d’Angleterre s’était excusée en juin 2020 pour ses liens avec l’esclavage, «source de honte» pour l’institutio­n. Le mois suivant, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, chef spirituel des anglicans, avait appelé ses fidèles à reconnaîtr­e tous les aspects du passé de l’église d’Angleterre, y compris esclavagis­te. A Bristol, où une statue du marchand d’esclaves, Edward Colston, avait été déboulonné­e en juin dernier, des éléments d’un vitrail consacrés à ce personnage ont été retirés. Il ne s’agit «pas d’effacer l’histoire, mais de rétablir et réparer notre relation avec ceux dont l’histoire n’est pas encore représenté­e dans nos bâtiments», a souligné la doyenne, Mandy Ford.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria