Le Pr Mimouni placé sous contrôle judiciaire
L Alors que les raisons exactes de son arrestation demeurent encore imprécises, le professeur Djamel Mimouni a été présenté, hier dans la matinée, devant le procureur de la République près le tribunal de Constantine.
L’annonce de l’arrestation, vendredi dernier, du professeur Djamel Mimouni, enseignant de physique à l’université des Frères Mentouri de Constantine, astrophysicien notoirement connu à l’échelle internationale, président de l’association Sirius d’astronomie et personnalité très engagée dans le hirak, a suscité des vagues de réactions à travers la Toile.
Alors que les raisons exactes de son arrestation demeurent encore imprécises par cette journée de vendredi qui a vu un déploiement sans précédent d’un dispositif de la police pour interdire la marche à Constantine, Djamel Mimouni a été présenté, hier dans la matinée, devant le procureur de la République près le tribunal de Constantine, situé à la cité Ziadia, avant de passer en début d’après-midi devant le juge d’instruction du même tribunal, qui l’a placé sous contrôle judiciaire. Pour rappel, le Pr Mimouni a été interpellé vendredi dernier en plein centre-ville de Constantine, avec des dizaines de personnes, par les éléments de la sûreté de wilaya dans le cadre des mesures d’interdiction de la marche de vendredi. Nombreuses ont été les personnes arrêtées qui ont été libérées dans la même soirée, à l’exception du Pr Mimouni qui a été placé en garde à vue pendant 48 heures. Plusieurs rumeurs circulaient sur le motif de son arrestation, dont le refus de signer un engagement de ne plus participer au hirak. Hier vers 13h, lors de la sortie du Pr Mimouni du tribunal, son avocat, Me Amor Alla a déclaré au quotidien El Watan que deux chefs d’inculpation ont été retenus contre son mandant. «Il a été accusé d’‘‘incitation à attroupement’’ et ‘‘refus des procédures administratives’’ au niveau du commissariat, à savoir la prise de photos et d’empreintes», a affirmé Me Alla. Et de poursuivre que la présentation du Pr Mimouni devant le procureur, puis le juge d’instruction, s’est déroulée dans de bonnes conditions et sans aucun incident.
«Le juge d’instruction l’a laissé parler librement ; il a bien défendu sa cause et a réfuté toutes les accusations portées à son encontre. Donc, le juge d’instruction a décidé de le placer sous contrôle judiciaire, ce que nous n’avons pas accepté en tant que défense. D’ailleurs,
nous avons l’intention ferme de faire appel au niveau de la chambre d’accusation de la cour de Constantine», a expliqué notre interlocuteur. Par ailleurs, un mouvement de protestation a été organisé par une dizaine de hirakistes, dont des enseignants et des artistes, devant le tribunal, pour demander la libération du Pr Mimouni et condamner les arrestations arbitraires des citoyens menées vendredi dernier au centre-ville de Constantine. Les manifestants ont été dispersés et pourchassés par les éléments de la sûreté.