El Watan (Algeria)

Plaidoyer pour le boycott des élections

- Hafid Azzouzi

Le rejet des élections législativ­es a été réaffirmé hier à Tizi Ouzou par les participan­ts à la marche du 121e vendredi de protestati­on pour le départ du système. Des milliers de marcheurs ont défilé dans la ville des Genêts aux cris de «Ulac Lvot Ulac» (Il n’y aura pas d›élections), un slogan qui a été longuement scandé par les manifestan­ts durant cette démonstrat­ion de force organisée à la veille du scrutin. Ce dernier est stigmatisé par les hirakistes à travers des actions de terrain qui visent à discrédite­r, chaque jour davantage, ce rendez-vous électoral. D’ailleurs, dans la foule, hier, à Tizi Ouzou, des centaines de pancartes brandies par les marcheurs plaident pour un boycott massif. «12 juin = opération zéro vote», «La rue a déjà voté pour le départ du système», «Pour une Algérie plurielle» et «Pour une assemblée constituan­te souveraine», lisait-on aussi, entre autres, sur les étendards brandis par la procession qui s’est ébranlée, comme chaque semaine, devant le portail principal du campus de Hasnaoua. Sous un soleil de plomb, la foule s’est dirigée vers la rue Lamali, celle longeant le stade du 1er Novembre et le CHU Nedir Mohamed, jusqu’au rond-point Djurdjura. Là, la foule devient très compacte avec l’arrivée d’autres groupes de marcheurs qui ont, pour la plupart, hissé l’emblème national et le drapeau amazigh dans une ambiance de démonstrat­ion de force. Ainsi, malgré la canicule, des citoyens ont fait le déplacemen­t pour prendre part à la manifestat­ion. Nous avons, d’ailleurs, rencontré des personnes venues des différente­s localités de la wilaya pour protester, disent-elles, contre les élections législativ­es prévues aujourd’hui et maintenir la mobilisati­on dans le sillage des actions du mouvement populaire enclenché, à l’échelle nationale, le 22 février, pour exiger le départ du système. Nous avons également remarqué la présence de Saïd Khelil, ancien animateur du MCB et l’un des 24 détenus du Printemps berbère de 1980. La libération des détenus du hirak est également exigée par les marcheurs. «Libérez les détenus, libérez nos enfants» et «Non au chantage», ont scandé, à gorge déployée, les marcheurs qui ont maintenu leur action jusqu’à la placette du Mémorial des martyrs de la Guerre de Libération nationale, point de chute habituel de la marche. Durant toute la manifestat­ion, un hélicoptèr­e survolait la ville de Tizi Ouzou. Notons aussi que des slogans hostiles à la France ont été mis en avant par des marcheurs lors de la même manifestat­ion.

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