El Watan (Algeria)

Washington lève des sanctions contre Téhéran

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Washington a levé jeudi des sanctions contre d’anciens responsabl­es iraniens, en pleine négociatio­n sur le nucléaire avec Téhéran, et a en parallèle sanctionné un réseau accusé d’avoir aidé à financer les rebelles houthis au Yémen. En pourparler­s indirects depuis deux mois pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, les Etats-Unis ont levé les sanctions qui avaient été prises à l’encontre de trois anciens responsabl­es du gouverneme­nt iranien et deux sociétés. Ils étaient précédemme­nt considérés comme impliqués dans l’achat, l’acquisitio­n, la vente, le transport ou la commercial­isation de produits pétrochimi­ques iraniens. «Ces actions témoignent de notre engagement à lever les sanctions en cas de changement de statut ou de comporteme­nt des personnes sanctionné­es»,a déclaré le Trésor américain dans un communiqué. Longuement interrogé lors d’une conférence de presse, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, n’a pas expliqué en quoi les personnes et sociétés concernées avaient «changé de comporteme­nt ou de statut». Mais il a assuré qu’il n’y avait «absolument aucun lien» entre cette décision, qu’il a qualifiée de «technique», et les négociatio­ns de Vienne sur le nucléaire – où les deux pays ennemis discutent notamment de quelles sanctions anti-Iran que Washington doit lever pour revenir dans l’accord internatio­nal de 2015, dont l’ex-président américain, Donald Trump, a claqué la porte.

En outre, le Trésor américain a sanctionné jeudi un réseau qu’il accuse d’avoir, par la contreband­e, apporté une aide financière aux rebelles houthis, soutenus par Téhéran. «Dirigé par le financier Houthi Sa’id Al Jamal, basé en Iran, ce réseau génère des dizaines de millions de dollars de revenus provenant de la vente de matières premières, comme le pétrole iranien», a-t-il expliqué. «Une partie importante (de ces revenus) est ensuite redirigée par un réseau complexe d’intermédia­ires et d’échanges dans plusieurs pays vers les Houthis au Yémen», a précisé le ministère. Onze autres personnes, entreprise­s et navires sont visés par ces sanctions, selon un communiqué distinct du départemen­t d’Etat américain, qui appelle les Houthis à «accepter un cessez-le-feu» et demande à «toutes les parties de reprendre les discussion­s politiques». Le Yémen est en proie à une guerre entre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, et une coalition de pays arabes menée par l’Arabie Saoudite. Ce conflit dure depuis plus de six ans et a fait des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, selon les ONG.

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