Les paradoxes d’un Aigle taille champion
Les Sétifiens ont trouvé les ressources mentales pour mettre entre parenthèses la question des salaires impayés, engranger les trois premiers points de la phase retour hors du chaudron et accentuer la pression sur les autres prétendants au podium.
La formation phare de la capitale des hauts plateaux, cultive le paradoxe au grand étonnement des puristes bluffés par la personnalité des protégés de Nabil El Kouki. Englués dans un océan de problèmes, les partenaires de Karaoui reprennent le travail par une grève, bouclent une semaine mouvementée par un coup de maitre. Appréhendant la rencontre du PAC, les Sétifiens trouvent les ressources mentales pour mettre entre parenthèses la question des salaires impayés, engranger les trois premiers points de la phase retour et hors du chaudron, frapper un grand coup et accentuer la pression sur les autres prétendants au podium. Maitres du ballon, du milieu de terrain et des moments importants d’une plaisante partie de football, les Noir et Blanc terminent la première période avec la confortable avance de deux buts – oeuvres de ces lutins de Daghmoum et Ghacha. Le résultat matérialise la domination des Sétifiens qui en voulaient terriblement. Pour éviter toute mauvaise surprise et un sursaut d’orgueil des partenaires de Kadri surpris par la tournure des débats, les Sétifiens maintiennent la pression, restent concentrés puis corsent l’addition. Le baroud d’honneur est signé Amoura matérialisant un penalty limpide. Arrachée dans un contexte difficile et particulier à la fois, la victoire fait énormément de bien au moral d’un leader travaillant sans le strict minimum.
EL KOUKI MET EN DEMEURE SA DIRECTION
Outré par la manière des dirigeants absents, le coach ententiste fatigué de tenir indéfiniment le rôle de « pompier » rompt le silence : «Bravo aux joueurs qui ont trouvé les ressources pour se défaire d’une talentueuse formation du PAC. Malgré la tourmente, nous avons bien préparé le match d’autant que l’adversaire n’est pas facile à jouer. Cette victoire nous rapproche davantage des 100 derniers mètres. Pour offrir un nouveau titre au club, aux supporters et à Sétif, on doit impérativement trouver une solution aux problèmes financiers. Sans salaires depuis 7 ou 8 mois, les joueurs, les entraineurs ainsi que le staff médical ne peuvent travailler et aller de l’avant sans gratifications. Intenable, la situa
tion exige des solutions urgentes. Il faut se réunir et tirer les choses au clair dans les prochaines 48 heures. En perdurant, cette situation risque d’impacter tout le parcours du collectif qui a tant souffert pour être là où il est».
LA VOLTE-FACE DES DIRIGEANTS
Prévue pour mercredi, la réunion du conseil d’administration de la SSPA/Black Eagles, qui devait entériner la démission de Abdelhakim Serrar de la présidence du conseil, a été renvoyée. Le report démasque le climat délétère prévalant au sein d’un club miné par une histoire de leadership. Oubliant l’essentiel, l’équipe dirigeante qui s’est engagée à verser au collectif toutes les primes (JSMS-NCM-NAHD) avant la rencontre du PAC, se débine une nouvelle fois. Surpris, les partenaires de Bekakchi qui devaient chacun percevoir 35 millions de centimes, n’ont finalement touché que 10 millions de centimes, la prime du dernier match ESS-NAHD. En optant pour un sédatif, la direction, disant une chose et son contraire le lendemain, perd toute crédibilité.