Les plages dans le dénuement
Malgré l’affectation d’un important budget, les opérations de nettoyage des plages peinent à être entamées dans plusieurs localités côtières.
Les préparatifs de la saison estivale sont au point mort dans la wilaya de Boumerdès. L’opération d’aménagement des plages peine à être entamée dans plusieurs communes côtières, et ce, malgré l’affectation d’une enveloppe de 320,5 millions de dinars à cet effet. «On a prévu 58 opérations, leur état d’avancement sera vérifié à partir de demain par une commission d’inspection», précise un cadre à la direction du tourisme. A Boumerdès, la principale plage offre un spectacle désolant. Le problème des eaux usées se déversant dans la mer près du site du Rocher noir est loin d’être résolu en dépit des risques de maladies qui pèsent sur les baigneurs. L’APC a dégagé en janvier dernier 23 millions de dinars pour doter les 9 plages de la commune en strict minimum, mais les projets n’ont pas dépassé le stade des procédures. Les sanitaires se font désirer dans plusieurs plages, y compris à Figuier et Sablière. Au front de mer, trois grands hôtels sont au stade de chantier depuis des lustres, ce qui donne un aperçu sur l’investissement touristique dans la région. Les autorités locales ont fait état récemment de 67 projets touristiques agréés, dont 10 sont en cours de réalisation, 6 à l’arrêt et 51 ne sont pas encore lancés. A Boudouaou El Bahri, l’embellissement des plages aurait été retardé par les désaccords qui minent l’assemblée communale. «Nous avons bénéficié d’une aide de plus de 20 millions dont 11 millions sont destinés à l’aménagement du parking, mais le lancement des travaux n’est pas pour demain. L’APC devra se pencher sur cette question, mais les calculs politiciens et les intérêts pourraient l’emporter sur ceux de la collectivité», prévient un citoyen. A la plage de Corso, rien n’a été entrepris pour assurer un bon séjour aux estivants. Ici, les cabines faisant office de douches sont complètement saccagées. Les familles se retrouvent dans l’embarras car même la cafétéria du coin manque de toilettes. Le sable est couvert de déchets. Les robinets installés l’année passée à l’entrée de la plage ont été volés. Les chalets où s’abritaient les maîtres nageurs sont devenus inhabitables alors que les aires de jeu pour enfants et les poteaux d’éclairage se sont nettement détériorés, a-t-on constaté. Interrogé, un élu à l’APC affirme qu’aucun budget n’a été dégagé pour remédier à ces insuffisances. «Cette fois, on a décidé de louer un terrain par adjudication à un privé pour cinq ans et c’est à lui de réaliser des sanitaires ou autres structures légères pour répondre aux besoins des vacanciers. On a élaboré les cahiers des charges et on attend la fixation des prix de cession par les services des domaines», précise-t-il, ajoutant que même le parking sera cédé aux enchères. «On risque de ne pas trouver d’adjudicataires car le prix de cession est fixé à plus de 9 millions de dinars», appréhende-t-il. Dans les communes de l’est de la wilaya, le tourisme peine à être relancé. La région accuse un manque criant en infrastructures touristiques. Dellys, ville au riche passé historique, n’est dotée que d’un seul hôtel, Le Littoral. A Zemmouri, Afir et Cap Djenet, les restaurants sont très rares sur la bande littorale et les plages. Les vacanciers se contentent généralement de sandwichs servis dans des baraques non raccordées au réseau d’AEP et où les conditions d’hygiène laissent à désirer.