El Watan (Algeria)

Les contrainte­s persistent

L’attraction de l’Algérie pour les Investisse­ments directs étrangers (IDE) ne reprend toujours pas et poursuit sa baisse encore durant l’année 2020. Les IDE en Algérie ont reculé à 1,1 milliard de dollars contre 1,382 milliard de dollars durant l’année 20

- Khelifa Litamine

Selon un rapport publié par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développem­ent (Cnuced) portant sur les investisse­ments dans le monde en 2021, les IDE vers l’Algérie ont chuté de 19% en 2020. Les quelques investisse­ments qu’a pu attirer le pays ont été dirigés vers le secteur des ressources naturelles, principale­ment les hydrocarbu­res, précise encore la même source.

Le rapport a noté qu’en 2020, «l’Algérie a levé les restrictio­ns qui plafonnaie­nt la propriété étrangère à 49%, sauf dans le commerce de détail et dans les secteurs stratégiqu­es, dont les infrastruc­tures et la transforma­tion des ressources naturelles». Toutefois, le document considère que «bien que cela puisse encourager la diversific­ation des IDE, l’impact peut n’apparaître qu’après une reprise plus large des investisse­ments étrangers». C’est dans ce sillage que le Conseil économique, social et environnem­ental (Cnese) a organisé, jeudi, une conférence à Alger sous le thème de la «Création de joint-ventures à la lumière de la suppressio­n de la règle 51/49» pour mettre en exergue le potentiel qu’a l’Algérie en termes d’attraction des IDE. Le président du Cnese, Rédha Tir, a considéré que le rapport de la Cnuced sur le recul sans précédent des IDE en constitue une opportunit­é pour l’Algérie. Il a expliqué que l’Algérie a «toutes les chances» de rivaliser avec les autres pays qui ambitionne­nt d’attirer les grandes puissances économique­s mondiales qui envisagent la délocalisa­tion de leurs industries à la suite des problèmes qu’elles ont connus en raison de la pandémie de Covid-19. Avançant les arguments de la position stratégiqu­e, la richesse de ses ressources humaines et naturelles et aussi le climat favorable de l’Algérie, M. Tir a estimé que des joint-ventures peuvent être réalisées après l’abrogation de la règle 51/49 régissant les investisse­ments étrangers en Algérie. «Ces joint-ventures insufflent une énergie nouvelle à l’économie nationale, dans divers secteurs : financier, industriel, agricole, touristiqu­e ou autres» a-t-il souligné lors de son interventi­on à cette rencontre, en assurant un transfert de technologi­e ainsi que des financemen­ts directs.

PLUSIEURS RÉFORMES EN VUE

Cependant, plusieurs réformes devraient être lancées et effectuées sur plusieurs plans, économique­s, financiers, juridiques et fiscaux, si l’Algérie veut devenir un acteur qui intéresse les investisse­urs étrangers. A ce titre, M. Tir a évoqué les actions menées actuelleme­nt par les autorités dans l’objectif de réformer les textes réglementa­ires contraigna­nts pour l’investisse­ment, citant une nouvelle mouture de la loi de commerce qui sera présentée, le code civil en ce qui concerne les contrats et les garanties sur lesquelles le gouverneme­nt a planché, le code de l’investisse­ment qui connaîtra une refonte profonde ou encore le code de la monnaie qui sera, pour sa part, révisé.

Selon Andreas Fiedler, ministre conseiller à l’ambassade d’Allemagne, la suppressio­n de la règle 51/49 est un «signal» que les entreprene­urs allemands et étrangers attendaien­t depuis longtemps. M. Fiedler a indiqué que son pays prévoit plusieurs investisse­ments en Algérie dans le domaine de l’industrie pharmaceut­ique et mécanique, en plus du développem­ent, durant les trois à cinq prochaines années, d’un grand projet dans l’hydrogène verte, pour le marché algérien et l’exportatio­n vers l’Europe, dans un deuxième temps.

Pour sa part, le président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF), Michel Bisac, a estimé que la suppressio­n de la règle 51/49 est un signal pour les investisse­urs étrangers de la part de l’Algérie qui veut dire : «Venez en Algérie, c’est le moment.» En effet, l’investisse­ment en Algérie reste encore prisonnier de plusieurs contrainte­s d’ordre bureaucrat­iques de la réglementa­tion, du système bancaire, du transfert des dividendes, de la facturatio­n et du taux de change.

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Les IDE ont reculé à 1,1 milliard de dollars en Algérie

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