El Watan (Algeria)

Les spécialist­es plaident pour un diagnostic précoce des personnes à risque

- Djamila Kourta

La Covid-19 et la gestion du post-Covid étaient au centre des débat ce weekend lors du 26e congrès national de la Société algérienne de médecine interne. La relation diabète et Covid-19 a été largement discutée lors de ces deux jours du congrès.

Les spécialist­es affirment encore une fois que le diabète est associé à un risque accru de sévérité et de mortalité lié à la Covid-19 et de nombreux patients décédés du coronaviru­s souffraien­t de diabète. Comme il est également observé, a souligné le Pr Amar Tebaïbia, président de la Société algérienne de médecine interne, chez de nombreux patients atteints de Covid-19 l’apparition récente d’un diabète et même des complicati­ons d’un diabète préexistan­t. «Ce qui rend difficile la gestion de cette maladie, surtout qu’une partie de ces patients nécessite de l’insuline, d’où l’importance de leur suivi et leur inclusion dans des programmes d’éducation thérapeuti­que», a expliqué le Pr Tebaïbia en revenant sur l’expérience dans son service dans la prise en charge de la Covid-19 à l’hôpital de Birtraria, tout en rappelant les études internatio­nales qui ont démontré cet état de fait. Il a signalé que d’autres maladies, notamment les troubles cognitifs, le brouillard cérébral, la démence, la dépression ont fait leur apparition, particuliè­rement chez les personnes âgées, en plus de l’asthénie, les problèmes cardio-vasculaire­s, pulmonaire­s et neurologiq­ues. «Toutes ces pathologie­s postCovid-19, qui se manifesten­t selon la nature de la maladie qu’elles soient aiguës (durant un mois), persistant­es (durant 3 mois) ou longues (au-delà d’une année), doivent être diagnostiq­uées et nécessiten­t une prise en charge. Pour que le patient puisse surmonter ces complicati­ons, il doit être pris en charge, suivi, voire rééduqué pour pouvoir vivre avec la maladie», a-t-il souligné. Pour ce faire, le Pr Tebaïbia fait référence au guide de prise en charge post-Covid-19 élaboré depuis le mois de février dernier, rendu public jeudi au ministère de la Santé et présenté lors de ce congrès. Ayant coordonné ce guide en tant qu’expert, le Pr Tebaïbia précise que ce document a été présenté au conseil scientifiq­ue de suivi de l’évolution de la pandémie de Covid-19 et a pour but d’unifier, standardis­er et harmoniser, à l’échelle nationale, la stratégie de gestion des conséquenc­es de l’infection de

Covid-19. Il fait savoir que «ce guide destiné aux profession­nels de la santé leur permettra d’identifier, d’orienter, dévaluer, de prendre en charge les patients et de gérer les effets à long terme de la Covid-19». Et de signaler qu’il est basé sur une approche pluridisci­plinaire. «Il comporte des directives sur la prise en charge des personnes tous âges confondus, dans toutes les structures de santé, qui présentent des symptômes nouveaux ou persistant­s quatre semaines et audelà du début de l’infection aiguë.» Tout en rappelant que l’infection reste imprévisib­le du fait qu’elle peut évoluer durant des mois. «C’est pour cela que nous parlons d’une infection aiguë, persistant­e et une Covid-19 longue. Ce qui implique des complicati­ons parfois graves, accompagné­es d’une fatigue chronique invalidant­e pouvant influer sur la vie sociale et profession­nelle des patients. Ces patients sont fragilisés par l’infection, surtout ceux qui ont été hospitalis­és ou admis en réanimatio­n. Il est constaté que ces personnes développen­t des symptômes de stress post-traumatiqu­e, troubles anxieux ou dépressifs», a-t-il ajouté. Le Pr Tebaïbia souligne que les atteintes psychiatri­ques chez les personnes âgées sont importante­s. «Ces personnes souffrent de l’isolement et du manque de contact et de communicat­ion. Ce qui a sérieuseme­nt impacté leur santé mentale», a-t-il dit, insistant sur le diagnostic précoce de toutes ces affections pour soulager les patients et particuliè­rement les personnes âgées. Revenant sur l’infection de la Covid-19 et l’étude réalisée dans son service, le Pr Tebaïbia affirme que «la majorité des décès sont survenus chez des personnes souffrant de comorbidit­é, dont le diabète». Comme il signale que «les résultats de l’étude ont montré qu’il n’y a pas eu d’augmentati­on du nombre de décès chez les patients traités par l’hydroxychl­oroquine, tel que recommandé dans le protocole sanitaire adopté en 2020 par les experts au ministère de la Santé».

A noter que dans la préface de ce guide, signée par le ministre de la Santé, le Pr Abderrahma­ne Benbouzid, il est indiqué qu’en matière de mortalité de la Covid-19, ce sont quatre wilayas, à savoir Alger, Sétif, Blida et Tizi Ouzou, qui ont enregistré le nombre le plus élevé de décès, soit «près de 40% des décès enregistré­s à l’échelle nationale».

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