EN MANQUE DE VACCINS, L’AFRIQUE FRAPPÉE PAR UNE 3e VAGUE «BRUTALE»
L’Afrique, loin derrière le reste du monde dans la course à la vaccination, est frappée par une 3e vague «brutale» de coronavirus, qui met sous pression des hôpitaux en manque de moyens et déjà éprouvés. Le continent a jusqu’ici évité les scénarios catastrophes observés au Brésil et en Inde. Avec près de 5,3 millions de cas et 139 000 décès, l’Afrique reste le continent le moins touché après l’Océanie, selon un décompte AFP. «La troisième vague s’accélère, se propage plus vite et frappe plus fort», a martelé jeudi la directrice Afrique de l’OMS, Matshidiso Moeti, selon qui «cette vague risque d’être la pire».
La résurgence du virus sur le continent coïncide avec une lassitude des mesures barrières, la propagation de variants plus contagieux et l’hiver en Afrique australe, où se concentrent 40% des cas.
En Afrique du Sud, pays officiellement le plus touché du continent avec 35% des infections, les médecins sont confrontés à un afflux sans précédent de malades, présentant des symptômes grippaux ne correspondant pas forcément avec les marqueurs de la Covid. «Ce que nous voyons actuellement est différent de la première ou de la deuxième vague», décrit la responsable de l’Association sud-africaine des médecins, Angelique Coetzee.
La Namibie et la Zambie voisines voient aussi les courbes de la Covid prendre des trajectoires exponentielles. Le ministre zambien de la Santé a récemment évoqué des morgues surchargées. Son homologue ougandais a signalé à l’AFP de nombreux jeunes dans les hôpitaux, «ce qui est différent de la deuxième vague». Comme l’Afrique du Sud, le pays tente d’augmenter les soins à domicile pour les cas les moins graves, mais les réserves en oxygène manquent.
La 3e vague touche également des pays relativement épargnés jusqu’ici, comme le Liberia et la Sierra Leone, en Afrique de l’Ouest.