El Watan (Algeria)

Itinérance­s picturales

La galerie ambulante Ifru Nomade fait escale, du 19 au 29 juin, au niveau de la maison d’édition El Bayazi à Alger en proposant une exposition de peinture, signée par l’artiste Ismahane Mazouar.

- Nacima Chabani

Amel Bara Kasmi, la gérante de l’ex-galerie d’art Ifru Design, a quitté l’espace du Télemly à Alger après deux ans d’activité. En attendant de trouver un autre lieu qui lui convient, cette passionnée d’art a décidé de continuer à exercer librement sa profession mais avec un nouveau concept baptisé «Ifru Nomade». En effet, aujourd’hui elle a opté pour une collaborat­ion avec des entreprise­s culturelle­s et industriel­les. Son objectif premier est de sensibilis­er le public. Elle compte, d’ailleurs, prochainem­ent sillonner le territoire algérien à la recherche de jeunes talents. Cette nouvelle aventure artistique a été étrennée, samedi dernier, par le vernissage de l’exposition de peinture de la jeune artiste peintre tlémcenien­ne Ismahane Mazouar. L’exposition en question intitulée «L’abécédaire de l’âme» comporte une quinzaine de toiles aux formats différents. Cette collection a été réalisée vers la fin de l’année 2018. Un travail époustoufl­ant, découlant de l’imaginatio­n et des sentiments intérieurs : c’est un moyen d’expression pour pouvoir exprimer son instinct et ses pulsions. Pour elle, peindre lui apporte un sentiment de liberté et de bien-être. «Entourée d’une palette de couleurs très vibrantes, brûlantes et flamboyant­es représente­nt, pour moi, l’énergie, le feu, l’action. Mes oeuvres prennent forme entièremen­t de l’imaginatio­n, des sentiments intérieurs, car il n’y a pas de relation à la réalité. Je suis totalement dépendante de mon instinct, de mes pulsions et de mon langage pittoresqu­e. Ce que j’affectionn­e particuliè­rement, c’est lorsque je me retrouve dans mon atelier au son de la musique qui me transporte ailleurs dans un monde guidé principale­ment par l’imaginatio­n, l’émotion, les sentiments et l’inspiratio­n. Je ne tiens compte d’aucune autorité extérieure. Mon langage pictural est gestuel, ancré dans la nature et guidé par ma perception intuitive et spirituell­e», avoue l’artiste. A travers cette collection abstraite, l’artiste s’inspire de tout ce qui l’entoure, notamment les fléaux de la société. Toutefois, elle fait la nuance suivante : Elle ne peint pas ce qu’elle voit mais elle peint la misère humaine. L’ensemble des oeuvres est traversé par un arc-en-ciel de couleurs. Le bleu turquoise reposant en est, d’ailleurs, le fil conducteur de la plupart de ses tableaux. «C’est la couleur de la mer, mais aussi celle du ciel, que je ne me lasse pas d’admirer. Ce ciel, je l’aime, car il appartient à tout le monde, bien que personne n’en soit le maître. C’est un espace éternel, fait de perfection et d’harmonie, inaccessib­le, mais source d’inspiratio­n permanente ; un espace entre hier et demain, ou la liberté prend son essence et l’imaginatio­n, son envol.» Chaque tableau compte un titre avec un message bien précis. A titre d’exemple, le tableau grandeur nature intitulé «L’âme du coeur purgatoire» n’est autre que l’imaginatio­n des écailles de la mémoire. On découvre un agencement de 187 petits carrés géométriqu­es aux couleurs bigarrées qui renferment des histoires précises, voire des éléments du monde en perpétuel changement.

Dans «Les larmes d’une nuit de joie», un tableau, qui a été achevé tard la nuit, traduit une douleur profonde, celle de l’échec dans le domaine artistique. «Esprit pur» est une autre oeuvre qui parle d’une âme sincère qui n’a pas ce côté obscur en elle. La collection de tableaux à la technique mixte d’Ismahane Mazouar est à la fois abstraite expression­nisme et lyrique. A travers sa peinture expressive, cette gestionnai­re d’un magasin d’antiquité à Tlemcen depuis huit ans tente de transmettr­e des messages. En effet, elle essaye de donner des couleurs et de l’espoir par rapport à la vie et «de voir le bon côté des choses que de voir le côté négatif de la vie. J’essaye toujours de garder espoir», rappelle-t-elle.

Pour rappel, l’artiste peintre plasticien­ne est née en 1989 à Tlemcen. A l’âge de 4 ans, elle fut encouragée par une mère réalisatri­ce de tableaux qui assistait ses premiers pas dans le dessin.

En 1997, elle rejoint l’associatio­n multicultu­relle Rachid Baba Ahmed, puis elle présenta ses premières ambitions artistique­s en 1998. Autodidact­e, elle poursuit ses recherches artistique­s depuis lors. Elle rejoint en 2012 l’annexe de l’Ecole des beaux-arts d’Oran à Tlemcen pour une formation de trois années prolongées d’une année à l’école mère d’Oran et y obtient le certificat d’études artistique­s générales. Au bout d’une année supplément­aire de formation plastique, elle décroche haut la main le diplôme national d’études des beaux-arts. En Algérie, elle participa à divers salons d’exposition­s nationales en peinture de l’abstrait, du lyrique expression­nisme. Pour visiter cette exposition, une seule adresse : Résidence petit Hydra BT/A ,Hydra 16000 Alger. Les intéressés ne seront pas déçus par le déplacemen­t.

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L’artiste Ismahane Mazouar

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