Samir Grimes : «Le dispositif réglementaire montre une efficacité relative»
Quel est le périmètre touché par la pollution qui a eu lieu au port puis à la plage centrale de Ténès ? Combien d’espaces marins touchés ? Quelle est la nature de la pollution et quelles en sont les causes exactes ?
Aucune réponse n’est pour le moment communiquée concernant toutes ces interrogations. Mais «aucune piste n’est écartée», explique l’inspectrice générale au ministère de l’Environnement, Nadia Chenouf, affirmant que les équipes dépêchées pour assister les autres déjà sur les lieux poursuivent leur travail d’analyse et de contrôle. Jusque-là, plusieurs organismes ont été chargés d’assurer la prévention contre la pollution marine et la préservation du littoral. Cependant, le risque reste important, comme l’illustre ce qui s’est passé à Ténès. Tout porte à croire que des failles entachent le plan de protection du littoral, même s’il est encore trop tôt pour établir un bilan. Une évaluation s’impose d’ailleurs, selon les experts.
«Il est urgent de réaliser un bilan rapide, total et objectif de la situation en analysant l’organisation mise en place, les moyens nécessaires et les ressources humaines adaptées afin de pouvoir prévenir en amont les pollutions marines et de pouvoir intervenir de manière efficace et rapide», estime à ce sujet Samir Grimes, spécialiste en environnement et développement durable. Notre expert évoque aussi, suite à cet incident, «la nécessité de mobiliser les moyens au niveau des sites ‘‘hotspots’’ de la pollution marine», soulignant l’urgence de «définir les zones de vulnérabilité par rapport à la pollution marine». Un avis que contredit Nadia Chenouf qui dresse un tableau bien approprié et établi pour la protection du littoral, en expliquant que le Commissariat national du littoral (CNL) et l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable sont, entre autres, les institutions mises en place pour une meilleure protection. «Des analyses périodiques des eaux sont effectuées», nous dit-elle. Une batterie de mesures judiciaires sont mises en place et des dispositions très strictes sont imposées, selon Samir Grimes qui relève toutefois un détail : «Malheureusement, ce dispositif montre une efficacité relative, en l’absence de conditions nécessaires, notamment en termes d’organisation, de moyens matériels de prévention et lutte contre les pollutions marines, surtout en capacités en dessous des exigences».