Les structures de santé dépourvues de moyens suffisants de stockage
Alors que la production nationale journalière d’oxygène médical avoisine les 450 000 litres par jour, par quatre unités de production locale, Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, s’inquiétait quant à la disponibilité de ce produit indispensable dans la prise en charge de patients Covid-19 pour faire face au flux actuel de malades, lors d’une émission à la télévision Il a déclaré à cet effet : «Les lits d’hospitalisation sont disponibles, le problème réside dans la difficulté de répondre aux besoins en oxygène.»
La situation épidémiologique est de plus en plus inquiétante au vu de l’évolution négative des indicateurs, notamment les hospitalisations, les besoins en oxygène et les lits de réanimation. Des besoins qui se font de plus en plus importants au vu des cas de Covid enregistrés quotidiennement avec un nombre qui dépasse la barre des 800 patients. Une véritable source d’inquiétude, selon les spécialistes qui appellent à une forte mobilisation de tous les moyens disponibles, d’une part, et au respect par la population des mesures barrières, éviter les rassemblements, les fêtes et toutes les cérémonies, d’autre part. D’ailleurs, le président de la République a exigé, samedi lors de la réunion avec le comité scientifique de suivi et de l’évolution de la pandémie, le retour à l’application ferme des gestes barrières, d’augmenter la cadence de la vaccination des citoyens en vue d’atteindre l’objectif, à savoir un taux de 70%, le port obligatoire du masque, le respect de la distanciation physique, la généralisation de l’usage des solutions hydroalcooliques. Il a également ordonné l’exploitation optimale du nombre de lits affectés aux patients Covid-19, de mobiliser et augmenter les capacité des lits d’hospitalisation à travers les structures de proximité, en exploitant en cas de nécessité l’hôpital navire dans les villes côtières. S’exprimant lors d’une émission à l’ENTV organisée samedi dans le cadre du fil rouge, le ministre de la Santé, le Pr Abderrahmane Benbouzid, est revenu sur la situation épidémiologique qu’il a qualifiée de «préoccupante». Aussi a-t-il appelé les Algérien à se faire vacciner massivement. Il a souligné que le ministère de la Santé a mobilisé tous les moyens nécessaires pour une prise en charge optimale des patients Covid-19 et il est revenu sur les différents problèmes rencontrés sur le terrain. Et d’indiquer que «la question ne se pose pas en termes de nombre de lits à dégager. Nous en avons suffisamment dans toutes les structures implantées à travers les différentes wilayas. Le problème réside pour le moment dans la difficulté à répondre aux besoins en oxygène face au flux des malades qui arrivent aux hôpitaux». Par ailleurs, il a souligné la nécessisté d’étudier en urgence cette problématique. Laquelle s’est d’ailleurs posée avec acuité, rappelons-le, lors de la deuxième vague où de nombreux patients sont décédés faute d’oxygène dans les structures hospitalières dépourvues à ce jour des capacités suffisantes de stockage. La problématique réside donc au sein des établissements de santé qui ne disposent pas de capacités suffisantes, notamment les cuves dédiées au stockage de l’oxygène et l’absence de canalisations murales suffisantes dans tous les services hospitaliers et salles de soins qui n’avaient pas cette vocation. A noter que les quatre fabricants locaux de gaz médicaux, en l’occurrence Lind Gaz, Aures gaz, Sidal et Calgaz «comptabilisent une quantité de 450 000 litres par jour et seulement deux tiers sont exploités, y compris l’exportation», affirme le ministère de l’Industrie pharmaceutique. Et de préciser que «la production locale de ce produit été triplée en une année ; elle est passée de 1500 l/j à 450 000 litres par jour». Il ajoutera que «ces producteurs sont prêts à mutualiser les capacités de production pour répondre à la demande nationale». Ainsi, une rencontre est prévue aujourd’hui au ministère de l’Industrie pharmaceutique avec ces opérateurs «engagés à intervenir avec leurs moyens logistiques à travers l’ensemble du pays pour satisfaire la demande». Un comité de veille stratégique ad hoc sera mis en place pour le suivi quotidien quant à la disponibilité de l’oxygène et l’approvisionnement des établissements hospitaliers. A noter que les structures sanitaires de neuf wilayas du pays, dont Alger, connaissent une énorme pression en raison de l’augmentation du nombre des cas de contamination.