Une tendance haussière depuis 5 mois
● Terrible ! Juste après Constantine et Bordj Badji Mokhtar, un nouveau drame routier secoue la vallée du M’zab. Un nouveau bilan vient confirmer une tendance haussière relevée depuis 5 mois.
Dans la nuit de samedi à dimanche, 9 personnes ont perdu la vie et 32 autres ont été blessées à divers degrés dans un accident de la circulation survenu à quelques encablures de l’entrée de la ville de Ghardaïa, plus exactement sur le tronçon de la route de contournement de la vallée du M’zab, sur la RN1. Selon les détails fournis par la Protection civile, il s’agirait d’une collision entre un bus de transport de voyageurs desservant la ligne El Ménéa-Alger et un camion transportant de la pastèque. Les corps des victimes et les blessés ont été acheminés vers les services de l’hôpital le plus proche. Les services de la Gendarmerie nationale ont lancé leur enquête afin d’identifier les véritables causes et responsables de cette nouvelle tragédie.
La veille, soit vendredi soir, un tragique accident de la circulation a eu lieu à Oued Ouarzeg, dans la commune de Beni H’midene sur la RN27 reliant les wilayas de Constantine et Jijel, faisant 18 morts (11 femmes, 6 enfants et un homme) et 11 blessés. Avec la présence de 5 blessés graves et dans une situation critique, le chiffre des décès a vite augmenté pour atteindre le nombre de 19, une fillette de 8 ans ayant rendu l’âme.
Dans la même journée, à Bordj Badji Mokhtar, une collision entre un véhicule 4x4 et un camion a fait 9 morts et plusieurs blessés.
Ce n’est pas tout, puisqu’au moment où nous mettons sous presse, un bus de transport de voyageurs est tombé dans un ravin à Aïn Témouchent, faisant 12 blessés. L’accident s’est produit lorsque le conducteur a perdu le contrôle du bus, qui s’est renversé et a chuté dans un ravin au niveau du CW23, sur le tronçon reliant la commune de Bouezdjar à la plage de Madagh. Les blessés du bus sont des touristes venus de la wilaya de Annaba, dans le cadre d’une excursion de détente aux plages des wilayas d’Oran et de Aïn Témouchent. Il faut savoir que ce tronçon est réputé dangereux, étant donné qu’il est constitué de multiples virages et passages étroits.
Il faut savoir qu’en l’espace de 48 heures, le bilan est extrêmement lourd. La Gendarmerie nationale dévoile la survenue de 55 accidents faisant 47 morts et 93 blessés. La même structure fait part de chiffres hebdomadaires glaçants. Durant cette dernière semaine, selon le bilan arrêté hier à 8h, les gendarmes ont comptabilisé 164 accidents, 64 décès et 312 blessés. «La tendance haussière est constatée depuis 5 mois déjà. Notre constat est effroyable. Depuis le début de l’année, nous avons recensé 2829 accidents, 1007 décès et 4498 blessés. Comparativement à la même période de l’année passée, nous étions à 2170 accidents, 838 décès et 3375 blessés. Il est vrai que l’accalmie de l’an passé est due aux mesures de confinement interdisant les déplacements, notamment interwilayas, mais la situation actuelle invite à la plus haute vigilance, notamment des usagers de la route», souligne le capitaine Wail Bounab, élément du service de communication au groupement de la Gendarmerie nationale. Sur les causes, notre interlocuteur dévoile que 85,15% des accidents sont liés au facteur humain, tel que les excès de vitesse, les dépassements dangereux et le non-respect du code de la route. «Les piétons sont la cause de 8,27% des accidents. Viennent ensuite la situation de la route et de l’environnement avec 2,90% et l’état des véhicules avec 3,68%», ajoute notre interlocuteur.
De son côté, la Protection civile, premier intervenant dans les accidents de la route, comptabilise 11 morts et 300 blessés dans plusieurs accidents de la circulation survenus ces dernières 24 heures à travers plusieurs wilayas du pays. Le bilan le plus lourd est celui de la wilaya de Ghardaïa, avec 9 morts et 50 blessés.
En plus de ces pertes humaines et des séquelles physiques et surtout morales, les accidents de la route coûtent cher au Trésor public. Selon les dernières estimations, le coût moyen annuel de ces sinistres routiers est évalué à plus d’un milliard d’euros annuellement. Malgré le nombre important de dispositifs mis en place, le problème persiste. L’hécatombe continue avec 25 000 accidents et entre 3000 et 4000 morts annuellement. Le placement de mouchards dans les camions et l’obligation d’avoir un co-chauffeur demandés à chaque fois lors des rencontres liées à la sécurité routière tardent à être appliqués. En plus de la vigilance extrême demandée, la prise au sérieux de ce phénomène, notamment celui impliquant les véhicules de transport de voyageurs et les poids lourds, s’avère une urgence.