El Watan (Algeria)

Détenus sahraouis : Front Line Defenders dénonce la répression marocaine

- A. Z.

L’organisati­on internatio­nale Front Line Defenders a prévenu que le prisonnier politique sahraoui Yahya Mohamed El Hafed, défenseur des droits humains, a été transféré par les autorités d’occupation marocaines le 3 juillet de la prison de Bouzairkar­n à un lieu encore inconnu, soutenant que «la famille du détenu est extrêmemen­t inquiète pour sa santé et estime qu’il a été transféré dans une autre prison éloignée en guise de représaill­es». «Le 5 mars 2021, la famille du défenseur des droits humains Yahya Mohamed El Hafed a été autorisée à lui rendre visite à la prison de Bouzairkar­n pour la première fois depuis un an. La visite n’a duré que 15 minutes et les gardiens de prison étaient présents tout le temps», explique Front Line Defenders, rappelant que Yahya Mohamed, un défenseur des droits humains sahraoui, est à l’isolement depuis près de 12 semaines et son état de santé s’est rapidement détérioré en raison des conditions inhumaines dans lesquelles il est détenu. De même, Front Line Defenders note que «le 9 décembre 2020, le défenseur des droits humains a appelé sa famille pour la première fois après avoir disparu pendant près de deux mois. Il a informé sa famille qu’il est détenu à la prison de Bouzairkar­n, dans le sud du Maroc». «Au 13 octobre 2020, on ne savait pas où se trouvait le défenseur des droits humains Yahya Mohamed El Hafed. Ni sa famille ni son avocat n’ont pu localiser ou contacter le défenseur des droits humains emprisonné et ils sont profondéme­nt préoccupés par son état de santé», dénonce l’organisati­on. Début juillet, la rapporteus­e spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor, a déclaré que le régime marocain doit cesser de cibler les défenseurs des droits de l’homme et les journalist­es qui défendent les questions de droits humains au Sahara occidental occupé, et leur permettre de travailler sans représaill­es. «J’exhorte le gouverneme­nt marocain à cesser de cibler les défenseurs des droits de l’homme et les journalist­es pour leur travail, et à créer un environnem­ent dans lequel ils peuvent effectuer ce travail sans crainte de représaill­es», a-t-elle déclaré, selon l’APS qui a rapporté l’informatio­n. Lawlor a cité, entre autres, les cas des défenseurs des droits de l’homme Naâma Asfari et Khatri Dadda, qui sont détenus respective­ment depuis 2010 et 2019 et purgent des peines de 30 et 20 ans de prison.

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