L’AIE craint une guerre des prix
Les marchés pétroliers devraient rester volatils jusqu’à ce que la politique de production de l’OPEP+ soit claire, estime l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son rapport mensuel publié hier. Selon l’Agence qui conseille les pays consommateurs, si les pourparlers restent bloqués entre les principaux producteurs de pétrole sur la question de l’augmentation de l’offre, la situation pourrait dégénérer et se muer en une guerre des prix, au moment même où l’accélération de la vaccination anti-Covid-19 contribue à la hausse de la demande de pétrole. «La possibilité d’une bataille de parts de marché, même lointaine, plane sur les marchés, tout comme la probabilité que les prix élevés du carburant alimentent l’inflation et nuisent à une reprise économique fragile», avertit l’Agence internationale de l’énergie basée à Paris. «L’impasse de l’OPEP+ signifie que jusqu’à ce qu’un compromis puisse être trouvé, les quotas de production resteront aux niveaux de juillet. Dans ce cas, les marchés pétroliers se resserreront considérablement à mesure que la demande rebondira après la chute induite par la Covid de l’année dernière», a ajouté l’Agence dans son rapport mensuel sur le marché du pétrole. Bien que l’augmentation des cas de coronavirus dans certains pays reste un risque de baisse majeur, a déclaré l’AIE, les niveaux de stockage de pétrole dans la plupart des pays développés sont tombés bien en dessous des moyennes historiques et les prélèvements sur les stocks de pétrole cet automne devraient être les plus importants depuis au moins une décennie. Pour l’AIE, «les marchés mondiaux du pétrole sont à cran au vu de l’impasse des négociations de l’OPEP+. Après avoir atteint des sommets pluriannuels au début de juillet, les prix de référence du pétrole brut se sont depuis relâchés, le Brent étant à environ 75 dollars le baril». Les données chiffrées font ressortir, selon l’AIE, qu’après deux mois consécutifs de baisse, «la demande mondiale de pétrole a bondi d’environ 3,2 mb/j à 96,8 mb/j en juin. Elle devrait augmenter de 5,4 mb/j en 2021 et de 3,0 mb/j en 2022, bien que l’escalade des cas de Covid dans un certain nombre de pays reste un risque majeur pour les prévisions». Par ailleurs, note l’Agence, «l’offre mondiale de pétrole a augmenté de 1,1 mb/j en juin à 95,6 mb/j alors que l’OPEP+ a assoupli les réductions de production et que les producteurs extérieurs à l’alliance ont augmenté leur offre. La demande de pétrole brut OPEP+ devrait atteindre 42,8 mb/j au troisième et quatrième trimestres 2021, contre une production de juin de 40,9 mb/j. Les pays non membres de l’OPEP ne faisant pas partie du pacte augmenteront leur production de 770 000 b/j en 2021 et de 1,6 mb/j en 2022».