El Watan (Algeria)

La réalité épidémiolo­gique de la schizophré­nie

- Hafid Azzouzi

La schizophré­nie a fait l’objet d’une thèse de doctorat en sciences médicales soutenue, samedi, à la faculté de médecine de Tizi Ouzou (UMMTO). Ce travail de recherche élaboré par le Dr Souhila Seklaoui s’articule sur des approches épidémiolo­giques, données sociologiq­ues et abords thérapeuti­ques de la schizophré­nie au niveau du service psychiatri­e du CHU de Tizi Ouzou et à l’EHS Fernane Hanafi de Oued Aïssi, dans la même wilaya. Cette étude réalisée sur une période de deux ans (1er janvier 2015 au 31 décembre 2016), a porté sur un échantillo­n de 1198 patients, dont 407 (33,97%) ayant consulté CHU Nedir Mohamed et 791 (66,02%) à l’EHS de Oued Aïssi. L’objectif est d’analyser la réalité épidémiolo­gique de la maladie en question à travers les patients. Selon la même étude, les jeunes (âgés de moins de 45 ans) sont les plus touchés par la schizophré­nie. «Ils sont majoritair­ement de sexe masculin (69,9%), de statut matrimonia­l célibatair­e (59,10%) et vivant avec leurs parents (97,2%)», a fait savoir le Dr Seklaoui devant un jury composé du Pr Abès Ziri, directeur de thèse, le Pr Mohamed El Amine Bencharif, président, et le Pr El Hamid Adja, ainsi que le Pr Madjid Tabti et le Pr Kamel Saïdene, membres du jury. Plus de 62% de ceux qui sont touchés par cette pathologie sont sans emploi, indique la même étude, qui estime que 51% des patients reçus au niveau du service psychiatri­e du CHU Nedir Mohamed et à l’EHS, Fernane Hanafi de Oued Aïssi, durant une période de deux ans, vivent dans un milieu rural et subsistent grâce aux ressources financière­s de leurs parents. Par ailleurs, ajoute la même thèse, la sémantique clinique des malades est dominée par le délire (62,9%). D’ailleurs, presque un tiers des sujets ont eu des antécédent­s toxiques. Les antécédent­s familiaux de troubles psychiatri­ques sont également, affirme le même psychiatre, retrouvés chez 52% des patients qui ont fait l’objet de cette étude. Celle-ci a montré, entre autres, que la forme paranoïde est la plus retrouvée (76,30%) avec un mode de début souvent progressif (67%). La persécutio­n est la thématique délirante la plus répandue (83%), a fait remarquer le Dr Seklaoui. Le profil thérapeuti­que des patients est marqué par la prédominan­ce de la bithérapie (73,4%) avec un recours fréquent aux neurolepti­ques atypiques (59,3%), souvent associés aux anxiolitiq­ues (83,1%) et les antiparkin­soniens (55,1%).

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