Victimes expiatoires
Des enfants tout innocents, que malheureusement la vie n’a pas gâtés, risquent de ne pas se voir grandir. Leur santé compromise les maintient dans l’incertitude. Tout leur espoir repose sur une prise en charge décidée en haut lieu. Il s’agit des jeunes cancéreux déjà victimes de leur situation dramatique qui se retrouvent encore victimes collatérales du coronavirus. Depuis longtemps, les soignants à leur chevet n’ont de cesse de sonner l’alarme sur l’indisponibilité de certains médicaments. L’identification de ces produits inclus dans le protocole de traitement n’a pas pour autant suscité l’adhésion attendue des responsables sanitaires. Le laisseraller a, inévitablement, permis l’installation d’une pénurie durable. Il n’est pas alors exagéré de présager négativement sur les chances de guérison de ces anges malades. Cette situation, fort préjudiciable à la santé, s’applique à l’ensemble des citoyens cancéreux sans distinction d’âge. Seule l’innocence des petits peut toucher sensiblement les consciences. Il va de soi, leur vie est bien entre les mains des adultes. Jusqu’à présent, ces mains s’éloignent dangereusement de leur mission première, qui est celle d’assurer un suivi rigoureux capable d’améliorer les conditions de prise en charge à défaut de sauver la vie de tous les patients. Comme un malheur n’arrive jamais seul, cette catégorie de malades les plus fragiles est sérieusement bousculée par la survenue de la pandémie de Covid qui, malheureusement, s’inscrit dans la durée. Et pour répondre au plus urgent imposé par un flux incessant de contaminés, dont certains se révèlent gravement atteints, les autorités sanitaires ont dû faire le choix de mettre en attente la majorité des spécialités médicales. Si dans le court terme la panique peut expliquer, voire appuyer ce raisonnement, il n’empêche qu’à long terme, les conséquences collatérales seront aussi importantes que les effets négatifs propres à la Covid. En plus des complications inévitables qui découleront de l’arrêt du suivi et du contrôle, il faudra s’attendre à une réelle accumulation de cas sévères, faute d’avoir été dépistés à temps. Le spectre des infections nosocomiales éloignera, pour longtemps, le citoyen des établissements de soins et d’exploration. L’important rebond des contaminations à travers le territoire national, avec un variant plus contagieux et plus virulent, n’annonce pas un retour proche à la vie normale. Pour toutes ces considérations, une stratégie de lutte contre le coronavirus doit être définie sans nuire au protocole de prise en charge des autres maladies qui affectent le citoyen. D’ores et déjà, de nouvelles structures sanitaires doivent être pensées pour ne plus avoir à «repousser» les murs des vieux pavillons existants à chaque menace d’envergure de la Covid. Les retards de livraison des nouveaux hôpitaux, à l’instar des chantiers lancés au niveau de la capitale, ne doivent plus être tolérés. Il y va de la capacité du système sanitaire national à faire face à toute éventualité. Efficacement sera le mieux !