El Watan (Algeria)

Des femmes et des enfants parmi les migrants

ARRIVÉE AU MOIS DE JUILLET DE PLUS DE 2000 HARRAGA ALGÉRIENS EN ESPAGNE

- LIRE L’ARTICLE DE C. BERRIAH

▪ La pandémie n’a pas dissuadé les candidats à l’émigration à embarquer dans des barques pour fuir le pays.

▪ 2217 harraga algériens ont réussi à atteindre les côtes espagnoles pour le seul mois de juillet, rapporte l’ONG ibérique, le Centre internatio­nal d’identifica­tion des migrants disparus, basée à Malaga.

Pour le seul mois de juillet, 2217 harraga algériens ont réussi à atteindre les côtes espagnoles, a rapporté l’ONG ibérique, le Centre internatio­nal d’identifica­tion des migrants disparus, basée à Malaga. Cependant, précise la même source «1417 d’entre eux ont été intercepté­s par la Guardia Civil, ou les gardescôte­s espagnols (…), les 800 autres ont réussi à se faufiler dans le pays sans se faire arrêter». Des migrants, dont des femmes et des enfants, qui sont arrivés à bord de 120 barques sur les plages d’Almeria et des Baléares. Une fois arrêtés et interrogés, les harraga sont placés au centre de rétention pour étrangers. Ils sont, ensuite, relâchés au bout de 48 ou 72 heures, avec des décisions d’expulsion qui, selon nos sources, ne sont pas toujours appliquées.

L’ESPAGNE, UN ESPACE DE TRANSIT

Selon Francisco José Clemente, membre actif de l’organisati­on Heros Del Mar (Les Héros de la mer) «400 embarcatio­ns sont arrivées sur les côtes d’Almeria, depuis le début de l’année». Devant cette «avalanche», Francisco José alerte sur «l’incapacité à prendre dignement en charge tous ces arrivants».

Une prise en charge dont beaucoup de harraga n’ont pas besoin, en ce sens que pour eux, le fait d’être relâchés par la police avec cette autorisati­on de quitter le pays dans une durée ne dépassant un mois est salvatrice, puisque la majorité, pour ne pas dire tous, ont programmé au départ de continuer vers la France, Belgique, Italie et Allemagne. C’est le cas de Hafid, 26 ans et de ses cinq compagnons d’un même quartier de Maghnia. Il témoigne. «Nous sommes arrivés à Almeria sans encombre. Au préalable, nous avions communiqué via WhatsApp avec des amis de Marseille. Tout était calculé à l’avance. A l’arrivée, nos amis étaient bien là. Rapidement, ils nous ont dispatchés dans trois véhicules et on a pris la direction de la Jonquera, la localité espagnole et passer à Perpignan, en territoire français. Marseille était à moins d’une heure…»

Omar, de Ghazaouet, s’est débrouillé pour arriver jusqu’à la Jonquera en autobus, puis payer les services d’un passeur sur place, pour traverser par la montagne moyennant 200 euros. Les tarifs fluctuent. «Depuis quelque temps, la frontière entre l’Espagne et la France est quasiment cadenassée. Les véhicules immatricul­és dans les deux pays sont minutieuse­ment filtrés, fouillés, impossible de passer si on n’a pas de papiers. Si un harrag se fait attraper, il est renvoyé à la case départ, avec cette fois la prison garantie. Ce trafic d’êtres humains à la Jonquera n’existait pas il y a une année.» Selon nos sources, plus de 80% des harraga ne s’attardent pas en Espagne, puisque leurs destinatio­ns finales, comme indiqué plus haut, sont principale­ment la France, la Belgique et l’Allemagne et l’Italie à un degré moindre.

Pour rappel, selon la police espagnole, en 2020, l’Espagne a été la première destinatio­n des harraga algériens, avec 11 200 sur les 41 000 migrants arrivés illégaleme­nt par la mer dans le pays de Sancho Pança.

 ??  ??
 ??  ?? La plupart des quelque 2000 harraga ont été intercepté­s par la Guardia Civil espagnole
La plupart des quelque 2000 harraga ont été intercepté­s par la Guardia Civil espagnole

Newspapers in French

Newspapers from Algeria