El Watan (Algeria)

Les associatio­ns à pied d’oeuvre

Très sollicitée­s, les associatio­ns s’activent à longueur de journée pour alléger les souffrance­s des malades en mettant à leur dispositio­n des concentrat­eurs d’oxygène.

- Ramdane Kebbabi

En dépit du manque de moyens, les associatio­ns humanitair­es ne sont pas restées en marge de la bataille pour la survie et la lutte contre la pandémie. Dans la wilaya de Boumerdès, certains collectifs sont d’un grand apport pour les malades suivant leur traitement à domicile faute de places dans les hôpitaux. L’associatio­n «Amel El Djazaïr» effectue un travail remarquabl­e à même de dépasser cette crise. Très sollicités, ses membres s’activent à longueur de journée pour alléger les souffrance­s des malades en mettant à leur dispositio­n des concentrat­eurs d’oxygène à titre gracieux. Cette solidarité agissante aura également permis de réduire la pression sur les hôpitaux submergés par le flux de malades nécessitan­t l’oxygénothé­rapie. «Grâce à nos contacts et à la générosité des bienfaiteu­rs, nous avons pu acquérir une trentaine de concentrat­eurs d’oxygène. On les prête durant dix jours pour les malades souffrant de détresse respiratoi­re avant de les récupérer pour les donner à d’autres. Nous recevons des centaines d’appels par jour, hélas nous ne pouvons pas satisfaire tout le monde», dira Omar Abdeslam, président de l’associatio­n. Face à cette forte demande, ce bénévole et ses camarades comptent acheter incessamme­nt d’autres appareils, soulignant que le prix a triplé depuis le début de la troisième vague. «Le concentrat­eur de 5 litres faisait 7 millions en mai dernier, maintenant, non seulement il est 4 fois plus cher, mais il est introuvabl­e sur le marché. Il y a des gens sans scrupule qui profitent de cette conjonctur­e pour s’enrichir», dénonce-t-il, ajoutant avoir pris attache avec des importateu­rs pour acheter d’autres appareils. L’autre associatio­n qui vole au secours des patients Covid s’appelle «Basmat El Kheir». Créée en 2019 par un groupe d’étudiants, elle a déjà à son actif plusieurs actions ayant apporté de la joie à des centaines de familles démunies, notamment dans la région d’Ouled Moussa. «Nous avons 10 générateur­s d’oxygène et 10 bouteilles de 15 litres qui nous ont été offerts par l’usine Aures gaz. On a réservé deux concentrat­eurs pour les cas urgents. Dès qu’on nous appelle, on se déplace pour leur donner de l’oxygène», relate Hiba Bouabdalla­h, la présidente du collectif. Hiba et ses amis ont initié une autre opération de collecte de fonds afin d’acquérir des barboteurs au profit des malades, car ces appareils, bien qu’anodins, peuvent sauver des vies. Malheureus­ement, ils sont introuvabl­es sur le marché, a-t-elle déploré. L’associatio­n a exprimé également sa volonté à participer à l’organisati­on de campagnes de vaccinatio­n dans les villages isolés, mais leur propositio­n a buté sur le refus de l’administra­tion. A Khemis El Khechna, c’est l’associatio­n «Nas El Kheir» qui offre ses services aux patients contraints par la saturation des structures hospitaliè­res de suivre un traitement anti-Covid à domicile. «Nous relayons le message de détresse des patients. On les aide à trouver des concentrat­eurs en les mettant en contact avec ceux qui en disposent», explique Oudfel Djamel. A Bordj Menaiel, les collectifs engagés dans ce travail humanitair­e sont sur tous les fronts. Alors que certains se démènent pour installer une unité de production à l’hôpital, d’autres redoublent d’efforts pour trouver d’autres concentrat­eurs à mettre à la dispositio­n des malades. «Nous avons cinq appareils d’oxygène, cela est insignifia­nt par rapport au nombre de gens qui nous solliciten­t», indique un responsabl­e d’une associatio­n. Notre interlocut­eur affirme que ce ne sont pas les donateurs qui manquent. «Les fournisseu­rs de ces appareils sont devenus très exigeants. Certains nous demandent le versement au préalable de 50% du montant de la commande sous peine de la rejeter», déplore-t-il.

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Les hôpitaux sont submergés par le flux de malades nécessitan­t l’oxygénothé­rapie

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